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Le Nouvelliste de Trois-Rivières et Le Devoir de Montréal,
qui n'ont pas osé le publier...
Le
15 mai 2018Le Nouvelliste de Trois-Rivières et Le Devoir de Montréal,
qui n'ont pas osé le publier...
LA CAUSE D'UN GESTE DÉPLORABLE
Le 9 mai dernier, Le Nouvelliste (Trois-Rivières) publiait la lettre de mon distingué collègue, le professeur Georges Abdulnour, qui protestait contre la situation révoltante créée par le «
lock-out »
décrété par la direction de l'UQTR. Comme professeur retraité qui a travaillé
ardemment au
démarrage de l’institution dès 1969, il est normal que je l’appuie pleinement.
Bien sûr, ce geste parait totalement inacceptable et aberrant de la part de l'Université, car la direction de cette dernière n'en révèle pas la cause véritable et fondamentale, ce qui aiderait à comprendre. C’est le sous-financement de sa mission, bien d’accord, mais creusons plus loin
pour
trouver cette cause, car c’est un problème qui touche le réseau de l'Université du Québec particulièrement et les universités francophones du Québec en général.
D’ailleurs, Mme Lise Bissonnette, ancienne directrice du Devoir, a démissionné récemment de son poste de présidente du conseil d’administration de l’UQAM pour une raison apparentée, mais sans en révéler le fond.
On
y apprend que « les 10 recteurs les moins payés au
Québec sont ceux du réseau de l’Université du Québec
». « Même le recteur de la toute petite Université Bishop’s de Lennoxville — effectif de 2744 étudiants — gagne 100 000 $ de plus que sa vis-à-vis
de
l’UQAM. (41 580 étudiants) » C’est « le symptôme d’un mal beaucoup plus profond, aux conséquences plus vastes et plus graves encore…
»
Or, ce que trop de nos universitaires, et surtout les recteurs, n'osent pas dire pour diverses
raisons, c'est que ce sous-financement vient largement du sur-financement des
trois universités
anglophones qui raflent depuis des générations de 24 à 29% des subventions de fonctionnement de l'État québécois, pour une population anglophone historique qui tourne autour de 7% et un total anglophone d’environ 12 à 15%. Quand on y ajoute les subventions
fédérales, on peut dire qu'elles nagent littéralement dans l'argent, pendant que nous grattons les fonds de tiroirs...
Cette disproportion révoltante vient tout particulièrement du fait que les subventions de fonctionnement des universités sont simplement basées sur le nombre d’étudiants admis, un critère terriblement déficient pour l’avenir du Québec de langue française. Ceci a les effets
néfastes suivants :
• À l’Université McGill,
42 000 étudiants, près de 50% viennent de l’extérieur du Québec, dont une très forte proportion des États-Unis qui cherchent une formation universitaire à
bas
prix;
• À l’Université Concordia, avec près de 30 000 étudiants à plein temps, on retrouve à peu
près
la même situation : une université issue largement de l’immigration.
D’après Ici-RC, le nombre d’étudiants étrangers au Québec « est passé de près de 39 000 en 2016 à plus de 42 000 en 2017, soit une progression de plus de 9 %, selon les données du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI). » Or, près de la moitié étudiaient en anglais, largement à nos frais, à McGill ou à Concordia, alors que la vocation naturelle des universités québécoises est de rayonner en français dans le monde entier… Cherchez l’erreur !
À
cela s’ajoute une mission inavouée des universités anglaises, celle d’intégrer le maximum d’immigrants diplômés à l’anglais au Québec, de telle sorte que de plus en plus de Québécois d’origine seront éventuellement obligés de travailler
en anglais chez eux pour des patrons diplômés, avec des conséquences prévisibles d’aliénation culturelle.
Nous avons de toute évidence besoin d'améliorations radicales dans la façon de gérer notre Québec, qui manque toujours des moyens d'un pays normal.
Ingénieur
et
professeur
retraité Directeur
fondateur
en
1969
Département de Génie électrique et Génie informatique Université du Québec à Trois-Rivières
RÉFÉRENCES
•
https://www.ledevoir.com/societe/education/517181/des-iniquites-flagrantes-dans-le-salaire-des- recteurs
•
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/518047/education-superieure-le-salaire-des-recteurs-et-le- sous-financement-du-reseau-de-l-uq
•
http://www.education.gouv.qc.ca/universites/professeurs-et-personnel-duniversite/regles-budgetaires- et-reddition-de-comptes/calculs-des-subventions/
•
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1074592/universites-hausse-inscriptions-etrangeres-quebec- etudiants
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