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jeudi 8 avril 2010

CONTRASTES...


Très pénible à regarder :  un massacre de civils en Irak...

« Collateral Murder »

Overview

5th April 2010 10:44 EST WikiLeaks has released a classified US military video depicting the indiscriminate slaying of over a dozen people in the Iraqi suburb of New Baghdad -- including two Reuters news staff.
Reuters has been trying to obtain the video through the Freedom of Information Act, without success since the time of the attack. The video, shot from an Apache helicopter gun-site, clearly shows the unprovoked slaying of a wounded Reuters employee and his rescuers. Two young children involved in the rescue were also seriously wounded.
(...)
Cliquer sur le titre.
 Traduction :
WikiLeaks a publié une vidéo militaire classifiée des États-Unis montrant la tuerie aveugle de plus d'une douzaine de personnes dans la banlieue de la Nouvelle-Bagdad, y compris deux journaliste de l'agence Reuters.

Reuters a essayé d'obtenir la vidéo par l'intermédiaire du Freedom of Information Act, sans succès depuis le moment de l'attaque. La vidéo, filmée à partir d'un hélicoptère Apache, montre clairement le meurtre sans provocation d'un employé blessé de Reuters et de ses sauveteurs. Deux jeunes enfants impliqués dans le sauvetage ont également été grièvement blessés.
 Il est particulièrement révoltant de voir qu'on tire sur des civils non armés qui tentent de porter secours à ceux qu'on vient d'abattre, avec une camionnette où se trouvent deux enfants qui ont été blessés par les rafales qui ont suivi.


D'autre part, voici un petit pays parmi les plus pacifiques qui subit depuis 50 ans un blocus radical de la part de l'Empire, mais qui continue de se distinguer par son extrême générosité...
 

Au moment où, chez nous, un gouvernement sans imagination (sauf pour enrichir ses petits amis) prévoit de nouvelles hausses de taxes qui vont faire mal aux plus pauvres et réduire l'accessibilité aux études, Cuba poursuit son aide généreuse aux plus démunis d'Amérique latine et d'Afrique :

La Havane. 10 Mars 2010

Le représentant de l’ONU
en Haïti félicite les coopérants cubains
Victor M. Carriba
NATIONS UNIS, 9 mars. — Le responsable de la Mission des Nations unies pour stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Edmond Mulet, a qualifié d’extraordinaire le travail des médecins cubains dans ce pays dévasté par un tremblement de terre.


«Ces professionnels travaillent dans tous les recoins d’Haïti, d’une façon extraordinaire, avec dévouement et amour, et souvent dans des conditions difficiles, réellement terribles», a déclaré le fonctionnaire à l’agence Prensa Latina, au siège de l’ONU.
«Malgré la situation, ils sont présents, investis dans leur mission, s’efforçant d’une manière réellement admirable», a-t-il ajouté. Concernant l’activité de la brigade cubaine, Edmond Mulet a souligné «qu’il s’agit d’une présence et d’une solidarité qui se sont manifestées depuis plusieurs années».


«Le mandat de la MINUSTAH ne concerne pas le domaine médical. Cependant, cette mission entretient des relations cordiales avec le personnel cubain de la santé. «Ils sont autonomes et font leur travail», a-t-il ajouté.


Au moment du séisme, environ 400 Cubains travaillaient dans le secteur de la santé en Haïti. Ils sont aujourd’hui près de 1 500, y compris les Haïtiens qui étudiaient la médecine à Cuba.

Le contingent comprend également des professionnels de 22 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, et 7 Étasuniens, tous diplômés de l’École latino-américaine de médecine de La Havane.

Source :  clic
Combien de médecins et de personnel médical le Québec et le Canada ont-ils envoyés au secours d'Haïti ???
Se poser la question, c'est y répondre...


Qu'est-ce que cette école unique au monde ?

19 mars 2010

10 000 ÉTUDIANTS À L'ÉCOLE LATINO-AMÉRICAINE DE MÉDECINE

L’École latino-américaine de Sciences médicales de Cuba (ELAM), inaugurée il y a 10 ans, accueille aujourd’hui 10 000 jeunes de plusieurs dizaines de pays, qui reçoivent une formation universitaire sans que leur famille ait à débourser un seul centime.

«Notre effectif approche les 10 000 inscriptions. Cinq promotions se sont succédées (pour un programme d’étude de six ans), avec 7 248 diplômés de 28 pays», a révélé le Dr Midalys Castilla, vice rectrice de cette institution.
Aujourd’hui, nous avons des jeunes de 55 pays – dont certains en provenance de pays d’Afrique et aussi des petites îles du Pacifique. Par ailleurs, 75% sont issus de familles ouvrières ou paysannes, et nous comptons des étudiants boursiers originaires de 104 groupes ethniques d’Amérique latine.

La seule condition que nous posons à ces jeunes âgés entre 17 et 25 ans, c’est qu’une fois leurs études terminées ils retournent dans leur localité ou leur quartier pauvre pour mettre leurs connaissances et leurs compétences au service des populations.

Pour les 34 diplômés étasuniens jusqu’à ce jour -1 13 actuellement - notre institution a dû obtenir une autorisation du Conseil de l’Ordre des médecins de Californie.

A Cuba, nous accueillons également 11 000 boursiers dans le cadre du projet d’intégration ALBA, l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, formés par le Venezuela, la Bolivie et l’Équateur, entre autres.

Au début, «les Conseils de médecins de certains pays se sont montrés assez réticents à ce projet», a commenté la vice rectrice lors d’une visite des installations de l’ELAM, située dans la banlieue de la capitale.

«La préoccupation des associations de médecins s’est apaisée lorsqu’ils ont constaté que ces jeunes revenaient dans leur village, là où eux-mêmes n’avaient aucune envie de s’installer», a signalé le Dr Midalys Castilla, avant d’ajouter que «même des gouvernements de la région qui regardaient le projet avec méfiance –ouvertement ou non– ont fini par changer d’avis».


Dans des pays comme le Honduras, le Brésil et l’Argentine, les jeunes doivent batailler pour faire homologuer leurs diplômes. Cependant, petit à petit, les universités, les associations de médecins et les gouvernements ont fini par céder. Par contre, en Espagne, l’homologation des diplômes est automatique.
«Nous sommes à une période importante de la validation du programme», a ajouté le Dr Castilla.

Les cours ont débuté en février 1999 avec 1 900 jeunes, d’Amérique centrale pour la plupart. A cette époque, deux cyclones avaient durement frappé les populations pauvres de la région.

C’est alors que le président Fidel Castro affirma que «l’heure était venue de former des professionnels humanistes, engagés auprès de leur communauté, une véritable armée de blouses blanches».

A l’heure actuelle, les étudiants et les diplômés de l’ELAM ont décidé de se regrouper au sein d’une association internationale.

source:  clic  et  Granma Internacional
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 Une salle d'école primaire dans la vieille Havane - Mars 2010

Palacio de Valle, Cienfuegos, Cuba - Mars 2010

Parc Guanayara, Cuba - Mars 2010
Photos de Jean-Luc Dion


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Dans Le Nouvel Observateur :
Chaque semaine une personnalité nous écrit

Adresse à celles qui portent volontairement la burqa

          Elisabeth Badinter

Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l'un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l'autre, allez-vous continuer à cacher l'intégralité de votre visage ? Ainsi dissimulée au regard d'autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes. Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu'à la connivence d'un sourire ? Dans une démocratie moderne, où l'on tente d'instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n'est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres. Alors je m'interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous de mandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ? En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Sub version, provocation ou ignorance, le scandale est moins l'offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C'est aujourd'hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer. Elles ne le peuvent pas... Pensez-y.
Elisabeth Badinter

Source :  Le Nouvel Observateur
Qui est Élisabeth Badinter :  clic


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LE DEVOIR  -  1910-2010
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DEMAIN – Hymne au Québec
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lundi 5 avril 2010

LE 50% DE LA MINORITÉ CANADO-BRITANNIQUE



Les Québécois sont de bien bonnes poires, c'est indiscutable !
Première pelletée de terre du chantier du MUHC :

Les indépendantistes forcent Charest à entrer par la porte d'en arrière !


Le Québécois, 2 avril 2010 - Bien que Jean Charest et la bande de McGill aient tenté de prendre les manifestants par surprise, en annonçant à la dernière minute que la pelletée de terre devant inaugurer le chantier du MUHC aurait lieu le 1er avril, les indépendantistes étaient quand même sur place, hier, pour signifier qu'il ne saurait être question que l'on construise en toute impunité le McGill University Health Center (MUHC), un monument érigé, à même les deniers des Québécois, à l'anglicisation du Québec. Ces braves et efficaces indépendantistes sont parvenus à perturber suffisamment la cérémonie pour que Jean Charest passe, à l'instar du prince Charles, par la porte d'en arrière !


Rappelons que le MUHC coûtera tout près d'un milliard et demi de dollars (50% du budget total), et ce, avant les dépassements de coûts qui ne manquent jamais de survenir dans de tels dossiers et qui devraient impliquer, au bout du compte, des dépenses dépassant largement les 2 milliards$. Et ce sont les Québécois qui financent cet hôpital concédé à la communauté anglophone du Québec, communauté qui ne représente pas plus de 10% de la population du Québec (soit 9 fois plus qu'à la majorité des Québécois). Il est carrément scandaleux que l'État québécois, parce que ses administrateurs craignent les anglophones, ait consenti, dans ce dossier, à couper la poire en deux en accordant la moitié du budget prévu pour les centres hospitaliers universitaires à Montréal à McGill. Tout contexte normal aurait voulu qu'un seul centre hospitalier soit construit et qu'il fonctionne en français, ici, au Québec.

Cela est encore plus choquant quand on pense que les médecins qui sont formés à McGill quittent le Québec, à la fin de leurs études, dans une proportion alarmante, alors que tel n'est pas le cas dans les universités francophones. A-t-on les moyens, au Québec, de former des médecins, à nos frais, pour le reste de l'Amérique ? Poser la question c'est bien sûr y répondre.


Et que dire du fait que le MUHC sera prêt bien avant le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), si celui-ci ouvre vraiment ses portes un jour ? Le fait est que le français se porte plutôt mal dans la métropole québécoise. Le MUHC ne sera rien pour améliorer la situation, c'est l'évidence même. Il contribuera de manière importante à angliciser encore davantage maints secteurs d'activité à Montréal. Dans ce dossier, il est clair que tous les Québécois financent, malgré eux, l'anglicisation du Québec.

Et pendant ce temps-là, Jean Charest a le culot d'exiger de nous, les Québécois, de payer sa satanée taxe en santé ; 200$ d'ici deux ans, sans aucune considération pour les revenus des contribuables. Les riches comme les pauvres devront payer le même montant. Et cela étant sans considérer la possibilité qu'on nous impose en plus un ticket modérateur. Il est donc clair que si Charest a les moyens de payer un hôpital de luxe aux anglophones, il a les moyens de se passer de notre 200$ pour sa taxe en santé.



Des militants indépendantistes qui ne reculent jamais
C'est pour s'opposer à tout cela que tout près d'une centaine de militants se sont rendus, hier, sur le site de la cour Glen, là où devait avoir lieu la première pelletée de terre destinée à inaugurer le chantier du MUHC. Ils n'ont eu que quelques heures pour se préparer, et ce, parce que les « dignitaires » voulaient procéder en toute discrétion, loin du peuple. Malgré l'hypocrisie de ces derniers, les militants étaient sur place, à l'heure prévue et ils scandaient énergiquement des slogans percutants afin de faire connaître leur mécontentement aux « dignitaires » qui passaient devant eux pour entrer dans le bâtiment où Charest devait prendre la parole.


Rapidement, le système a envoyé sur place son escouade anti-émeute afin de réprimer une manifestation pacifique. Mais les manifestants indépendantistes (RRQ, MPIQ et JPQ) n'ont pas bronché, ils n'ont pas reculé face au bras armé du système que contrôlent les fossoyeurs du Québec français. Ils étaient bien décidés à empêcher l'inauguration du chantier du MUHC, et c'est ce qu'ils ont accompli.

Lorsque les militants ont appris que Charest était déjà à l'intérieur, puisqu'il avait passé par la porte d'en arrière, prouvant ainsi qu'il est encore moins courageux que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui a lui osé passer devant les militants, ils se sont précipités vers le monticule qui avait été prévu pour symboliser, par une pelletée de terre, l'ouverture du chantier. Les militants ont si bien œuvré que les organisateurs ont dû abandonner ce volet de la cérémonie. La pelletée de terre n'a pas eu lieu ! Le chantier du MUHC a donc été, très bizarrement, inauguré en coupant un .gâteau, à l'intérieur, là où les « dignitaires » se sentaient bien à l'abri!


Maintenant, il ne faudrait pas que ceux qui œuvrent sans répit à l'anglicisation du Québec et de Montréal croient que le pire est passé, que notre travail d'opposition à l'entreprise démente qu'est la construction du MUHC se limitera à empêcher le premier ministre d'effectuer une pelletée de terre. Non pas ! Dans un premier temps, nous avons fait fuir le premier ministre. Dans un deuxième temps, il nous faudra mettre en déroute le gouvernement et McGill, et nous n'y arriverons que par le travail de la multitude. Alors retroussons nos manches et que le chantier du MUHC devienne la cible des amoureux du Québec français et libre !

Patrick Bourgeois
Réseau de Résistance du Québécois



Le Québécois, la libération par la plume!
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LE DEVOIR  -  1910-2010
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 Le Québec, une nouvelle Cour des Miracles ?

( François VILLON / Dessin de DUBOUT )


dimanche 4 avril 2010

De FOUCAULD, LÉVI-STRAUSS ET L'ISLAM


Lettre du père Charles de Foucauld à René Bazin de l'Académie Française, le 29 juillet 1916.

« Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l'esprit ni le coeur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d'elle. Le sentiment national ou barbaresque s'exaltera dans l'élite instruite : quand elle en trouvera l'occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l'islam comme d'un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.
L'empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d'habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d'habitants rompus au maniement de nos armes, dont l'élite aura reçu l'instruction dans nos écoles. Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens.
Il ne s'agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, oeuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.
Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui.
D'une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s'y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l'un, celui du Medhi (Mehdi), il n'y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libres-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu'à l'approche du jugement dernier le Medhi (Mehdi) surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s'il est soumis à une nation non musulmane, c'est une épreuve passagère ; sa foi l'assure qu'il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l' engage à subir avec calme son épreuve ; "l'oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s'il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération", disent-ils ; ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu'aux Allemands, parce qu'ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger ; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d'honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles mais, d'une façon générale, sauf exception, tant qu'ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi (Mehdi), en lequel ils soumettront la France.
De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d'un peuple étranger qu'on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d'apostasie, un renoncement à la foi du Medhi (Mehdi)...»

 Claude Lévi-Strauss, ethnologue

Citation de Lévi-Strauss :

Dans son dictionnaire intime, au mot islam, il écrit : « Une religion que je connais mal. J'ajouterai pourtant que nous sommes aujourd'hui les protagonistes d'un phénomène assez paradoxal de l'histoire auquel l'islam me semble mêlé... J'ai commencé à réfléchir à un moment où notre culture agressait d'autres cultures dont je me suis fait le défenseur et le témoin.
Maintenant, j'ai l'impression que le mouvement s'est inversé et que notre culture est sur la défensive vis-à-vis de menaces extérieures, parmi lesquelles figure probablement l'explosion islamique. Du coup, je me sens fermement et ethnologiquement défenseur de ma culture ».
Source :  Les Manants du Roi