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samedi 23 octobre 2021

LES NOUVEAUX MAÎTRES DU MONDE...

 

LES NOUVEAUX MAÎTRES DU MONDE et ceux qui leur résistent

Par Jean Ziegler chez Fayard. 2002.

RÉSUMÉ DU LIVRE

Source : http://www.consciencedupeuple.com/Nouveau_maitres_du_monde.doc (disparu...)

    Aujourd’hui dans le monde, toutes les sept secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim. Le plus souvent victime d’un impératif et d’un seul, celui des maîtres du monde : le profit sans borne. Ces nouveaux maîtres du monde, ce sont les seigneurs du capital financier mondialisé. Qui sont-ils et d’où tirent-ils leur pouvoir ? Comment les combattre ? Au cœur du marché globalisé, le prédateur. Banquier, haut responsable de société transnationale, opérateur du commerce mondial : il accumule l’argent, détruit l’État, dévaste la nature et les êtres humains. 


    Ce livre révèle son visage, analyse son discours, dénonce ses méthodes. Des mercenaires dévoués servent l’ordre des prédateurs au sein de l’Organisation mondiale du commerce, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international. Ce livre suit à la trace les satrapes de ces institutions au-dessus de tout soupçon, démonte l’idéologie qui les inspire et jette une lumière crue sur le rôle joué en coulisses par l’empire américain. Mais un peu partout dans le monde, la résistance s’organise au sein de l’extraordinaire front qui fédère tant de refus locaux porteurs d’espérance. 


    C’est la nouvelle société civile planétaire, dont Jean Ziegler montre ici la richesse, la diversité et la détermination. La puissance de ce livre engagé ne doit pas surprendre : les gens dont il brosse le portrait, Jean Ziegler les a bien souvent croisés ; les institutions qu’il critique, il les connaît de l’intérieur. Tous ces mouvements de résistance, il les fréquente et les estime. Et puis il y a l’urgence. Jean Ziegler est Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation. Auteur de nombreux ouvrages sur le tiers-monde, il a notamment publié La Suisse lave plus blanc (1990), La Suisse, l’or et les morts (1997) et Les Seigneurs du crime (1999).

 Voici le résumé :

     Le Nouvel Ordre Mondial semble avoir débuté en l’an 1991, suite à la Guerre du Golfe et la fin de l’URSS. Pour la sécurité collective, le capital financier mise sur la superpuissance américaine. Le droit cède à la force, la diplomatie à la guerre ; le cartel des Maîtres du monde se servent des USA pour réaliser leurs intérêts privés ; il se sert aussi de la force de frappe militaire et policière. Le dogme ultra-libéral de Washington : un formidable égoïsme, un refus presque total de toute solidarité internationale, une volonté absolue de proposer sa seule vision du monde. Les USA - ou son gouvernement - sont opposés au principe même de la justice internationale contre le CPI - Cour Pénale Internationale

    Concernant la Commission des Droits de l’homme des Nations Unies, les USA votent contre toute mesure pour les droits économiques, culturels, contre le droit à l’alimentation, à l’habitat, à l’éducation, à la santé, à l’eau potable. Le président Bush a annulé le Protocole de Kyoto qui prévoit la réduction graduelle et le contrôle des émissions de CO2 dans l’atmosphère- les USA émettent 24% des gaz.

    Les dépenses militaires et les profits des sociétés d’armements explosent ; en 2003, le budget ordinaire de Pentagone s’élève à 379 milliards. L’objectif des USA n’est pas de réduire le terrorisme mais de l’utiliser comme un argument moralement et politiquement pour organiser le monde à sa manière ; pour se démettre de certains traités encombrants ; imposer leur justice sommaire sur la terre ; écarter des concurrents commerciaux gênants. Peut-on avoir du secours de l’Europe ? Non ; même si elle est une grande puissance économique, elle n’a ni politique étrangère ni défense crédible. Et plusieurs dirigeants se complaisent dans la servilité à l’égard de l’empire.

    Le Consensus de Washington, en quoi consiste-t-il ? il est un ensemble d’accords informels entre les grandes sociétés, Wall Street, les banques, la FED, la Banque Mondiale, le FMI, l’OMC. Nous y reviendrons. Il vise la privatisation du monde. Le tout passe aussi par la mondialisation ; quelles sont les raisons « officielles » pour montrer le côté positif de cette dernière :

  1. La Mondialisation profite à tous - entre 1992 et 2002, le revenu par tête d’habitant a chuté dans 81 pays.
  2. La Globalisation des marchés financiers unifie la planète - les démunis ne sont pas aidés dans leur exode vers des pays plus prometteurs, la majorité tombent en chemin.
  3. La paix du monde est garantie par le commerce mondial - plusieurs gouvernements tyrannisent leurs travailleurs avec des conditions difficiles et ce, au profit du capital étranger.

    Comme il se doit, les dirigeants d’un empire financier ne peuvent se permettre d’agir selon la morale. Les prédateurs ne se rattachent à une aucune école de pensée et ils sont dépourvus de solidarité et de compassion humaine. On y parle même de la mort de l’État. La privatisation du monde affaiblit la capacité normative des États ; elle met sous la tutelle Parlements et Gouvernements ; elle tue la loi. Pour plusieurs États occidentaux les moyens de transport publics, la poste, etc. sont déjà privatisés ; la 2e vague se prépare (écoles, collèges, universités, hôpitaux, prisons, polices,). Un citoyen livré sans protection à des risques sociaux majeurs perd sa qualité de citoyen. Quand on a peur pour ses droits, on n’est pas libre.

 LA DESTRUCTION DES HOMMES

    Les États du Tiers Monde se battent entre eux pour attirer les investissements productifs contrôlés par des compagnies de services étrangers ; afin de gagner, des États vont réduire la protection sociale, les libertés syndicales, etc…

    Beaucoup d’entreprises procèdent à la délocalisation de leurs équipements au profit d’endroit où les salaires sont bas et la protection des travailleurs presque inexistante. Les travailleurs de tous les pays entrent en compétition et cela provoque la concurrence entre les travailleurs. Chacun veut s’assurer un emploi et la solidarité des travailleurs est rompue.

    Exemple : les produits financiers dits « dérivés » (futures, options, warrants), c’est de la spéculation à l’achat ou à la vente ( d’un produit comme le pétrole, le blé, etc… si la Bourse indique un prix inférieur à celui que je fixe, je perds ; à l’inverse, je gagne. La folie est la suivante : on peut investir que 5% avec de l’argent réel, le reste c’est du crédit. Les traders sont dévorés par le pouvoir du profit et la volonté d’écraser le concurrent. Leur folie rapporte de l’argent. Le cauchemar des responsables des banques centrales : que le système capitaliste puisse être balayé par les effondrements des pyramides de crédits. Les banques centrales tentent de réguler le marché financier par la fixation des taux de change et des taux d’intérêts ; mais ce qui gouverne le monde, ce sont les intuitions, les désirs, le goût du jeu et des profits. Environ 1000 milliards de l’argent ont été échangés chaque jour ouvrable en 2001. 135 de cette somme seulement à correspondu à de vrais règlements ( achat d’un terrain) mais 87% du montant a relevé de la pure transaction monétaire, sans création de valeur. La bulle spéculative enfle. L’économie virtuelle prend le pas sur l’économie réelle.

LA DÉVASTATION DE LA NATURE

    La main invisible du marché globalisé ne détruit pas seulement les sociétés humaines, mais aussi la nature. EX : la dévastation des forêts vierges de la planète ; en les surexploitant, les sociétés transnationales du bois les détruisent. Le monde agro-industriel est toujours à la recherche de nouvelles terres pour étendre leurs plantations ou accroître l’élevage extensif des bœufs. On parle de la forêt africaine, océanique et asiatique, latino-américaine. Mais il y aussi les bouleversements climatiques provoqués par la destruction des forêts tropicales. En conclusion, les prédateurs sont en train de détruire la planète.

L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC)
COMME MACHINE DE GUERRE

    Il est plus grave aujourd’hui de violer une règle du commerce international qu’un droit de l’homme. L’OMC sert les prédateurs ; elle inventorie plus de 60 000 sociétés transnationales dans le monde mais 500 compagnies dominent le commerce mondial. Les stratégies sont empruntées à la vision du monde des seigneurs du capital mondialisé. L’objectif avoué de l’OMC est la réduction du pouvoir de l’État et du secteur public en général. La déréglementation et la privatisation en sont les leviers. La charte de l’OMC ne contient pas une « clause sociale et une clause écologique » qui permettrait d’exclure de la libre circulation les marchandises produites dans des conditions sociales ou écologiques intolérables. 

EXEMPLE : des enfants qui produisent des biens dans des conditions misérables avec un salaire dérisoire ; le travail est dur et affecte leur santé et rien n’est prévu pour les soigner. Par ailleurs, les pays dominateurs de l’OMC subventionnent massivement la production et l’exportation de leurs propres biens agricoles. Ces produits excédentaires se déversent dans le tiers-monde et provoquent la destruction des fragiles structures agricoles autochtones ( ne sont plus compétitives en qualité et en prix).

LA BANQUE MONDIALE

    La Banque Mondiale et le Fonds monétaire international s’occupent des flux financiers. Mettons les choses au clair : LA BANQUE MONDIALE s’appelle plutôt « THE WORLD BANK GROUP » ; elle comprend la Banque Internationale pour la reconstruction et le développement, l’Association internationale pour le développement, la Compagnie financière Internationale, l’Agence multilatérale pour la garantie des investissements et le Centre international pour la gestion des conflits relatifs aux investissements. Les deux premiers sont les principaux.

    La BM alloue des crédits aux pays les plus démunis et finance des centaines de projets de développement. Elle est le prêteur de dernière instance. Sa Charte exclut tout conditionnalité politique ou autre. Mais sa pratique est déterminée par un concept totalisant d’origine non bancaire et idéologique : le Consensus de Washington. (voir ce qui précède). La BM impose le consensus de Washington qui vise la privatisation des biens publics et des États ; elle impose l’empire des nouveaux maîtres du monde. En janvier 2000, Joseph Stiglitz, économiste en chef et premier VP de la BM démissionne en dénonçant la stratégie de privatisation à outrance et l’inefficacité des instituts de Bretton Woods. Il a publié « La Grande Désillusion »- Paris, Fayard, 2002.

    Afin de paraître plus crédible, la BM a crée le Département social. Ceux qui y collaborent sont des membres d'organisations internationales non gouvernementales réputées « crédibles ». Mis à part Amnesty International, Terre des Hommes, Greenpeace, Human Rights Watch, Oxfam, Médecins du monde, Médecins sans frontières, le Mouvement des travailleurs sans terre (MTS), qui sont des ONG très crédibles, d’autres ONG sont de composition douteuse, car plusieurs sont financées par des sociétés transnationales. Les dirigeants de ces ONG ne sont élus par aucune assemblée publique. Leurs sources de financement sont couvertes par le secret des affaires. Voici comment les choses se passent avec la Banque Mondiale. Elle confie la gestion de ces programmes à des organisations non gouvernementales dites « crédibles » et le degré de crédibilité est fixé par le président de la BM. Voici un effet de la manipulation de certaines ONG. Plusieurs dirigeants de ONG sont intégrés plus tard à la Banque Mondiale.

LE FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL ( FMI)

    Les 183 États-membres actuels du FMI votent chacun selon leur pouvoir financier respectif. One dollar, One vote- et les USA détiennent 17% des droits de vote. Le FMI fait des prêts aux pays déjà endettés ; EX : suite à une dette accablante, en 2002, en Argentine, 2 personnes sur 5 vivent dans une extrême misère. Phénomène semblable au Brésil . En 2001, on notait plus de 40 000 assassinats ou de morts violentes. A la misère, le gouvernement répond par la répression, sa justice est inhumaine.

    Arrêter et Enfermer est sa devise. Pour obtenir une rallonge du crédit, la méthode est la même- le FMI obtient la vente aux sociétés transnationales (américaines ou européennes), des industries, entreprises de services (assurances, transport) relevant d’un secteur rentable. Les secteurs non rentables de l‘économie du pays restent entre les mains du gouvernement local.

    Le FMI crée les crises financières : par exemple, prenons la crise financière en Thaïlande en juillet 1997. Le bath, la monnaie nationale perd de sa valeur et les capitaux spéculatifs quittent le pays- pour faire face à la situation, la Banque centrale de Bangkok prélève des centaines de millions sur ses réserves pour racheter des baths et soutenir la monnaie nationale ; en pure perte. Ensuite, la Thaïlande se trouve en cessation de paiement de sa dette). Vite, cette crise entraîne dans sa chute les économies de l’Indonésie, Taiwan, Corée du Sud et d’autres pays de la région. Le FMI offre des prêts d’argent pour régler la situation.

    L’origine de la crise ? ces pays avaient refusé l’entrée et la sortie des capitaux étrangers. Mais ce nouvel afflux de capitaux a perverti l’économie de ces pays. Les prix montèrent en même temps que la spéculation immobilière. L’Offre dépassa la Demande et la bulle immobilière creva. Les capitaux étrangers quittèrent le pays et l’économie s’effondra. Les gouvernements de ces pays demandèrent l’aide du FMI, des prêts en retour de l’austérité budgétaire et monétaire, la réduction drastique des dépenses sociales et des crédits aux entreprises. Les conséquences : des milliers d’emploi perdus, suppression des repas scolaires, la sous-alimentation s’aggrava. Le FMI se dit apolitiques ; c’est faux ; dans la pratique, il est au service constant de la politique extérieure des USA.

LES POPULATIONS NON RENTABLES

    On appelle les PMA ( pays les moins avancés), les 49 pays les plus pauvres du monde. En 2002, ils totalisaient une population de 640 millions d’humains, soit 10% de la population mondiale. Ces populations non rentables génèrent moins de 1% du revenu mondial. 34 pays se trouvent en Afrique, 9 en Asie, 5 dans le Pacifique et 1 dans les Caraïbes. La dette extérieure de ces 49 pays représente 124% du PNB. La plupart d’entre eux affectent par année plus de 20% de leurs dépenses budgétaires au service de la dette. L’ordonnance du FMI du 5 juin 1983 a proclamée que « la terre appartient à la Nation » (L’ État) ; il a dressé des cadastres puis divisés les terres en lots privés. Le nouveau système a fait faillite, les familles ne pouvant assurer seules la mise en valeur de leur lot. 

    Quant à l’État, il lui a manqué les moyens financiers nécessaires pour bien équiper tous les cultivateurs . La majorité de ces propriétaires individuels ont été contraints de vendre leurs terres aux hommes d’affaires de grandes sociétés agro-alimentaires étrangères. Il s’ensuit la concentration entre quelques mains. En quoi consiste la lettre d’Intention comme l’arme du FMI ? Elle contient une liste de réformes intérieures, réductions budgétaires, ajustements fiscaux que le FMI propose au gouvernement qui de demande de l’aide. Aucun des PMA n’y échappe.

LE PRINCIPE DE GÉNÉROSITÉ

    L’Idéologie néo-libérale pratique un grand lavage de cerveaux. Elle comble les nantis et désavoue les pauvres qui revendiquent le droit à la vie. La Russie avec son communisme a nié la dignité humaine, le collectif (État) primant sur l’individu. Les besoins spirituels ont été niés pendant que toute la discussion philosophique ou politique libre était rendue difficile. Les bolcheviks ont inventé la culture prolétarienne qui a étouffé toute créativité autonome ; ils ont supprimé le marché, étouffant la libre circulation des biens. La planification s’est substituée à l’initiative individuelle. L’idéologie communiste a été la référence. Le 10 mars 1985 Gorbatchev proclamait la « glasnost et la pérestroïka » comme politique d’ouverture et de démocratisation limitée. L’espoir se levait. 

    En août 1991, l’union soviétique s’est désagrégée. La vitalité des bandes de mafia a explosé ; elles dominent tous les secteurs et confrontent l’Occident. Le citoyen ordinaire est insécurisé tout en subissant l’effondrement des anciennes institutions. Sur les ruines de L’URSS les prédateurs achètent tout ce qu’ils peuvent ; ils désarment même leurs concurrents locaux grâce à des alliances comme Eltsine et Poutine. Entre 1991 et 1995, le FMI a versé plus de 31 milliards de crédit aux gouvernements et sociétés d’ État, dont une grande partie s’est retrouvée sur des comptes privés des paradis fiscaux. Un nouveau mensonge pointe ; l’idéologie néo-libérale des Maîtres veut nous faire croire qu’elle s’ouvre à l’individualité. Mais l’individu fabriqué par le capital mondialisé ne possède ni identité ni liberté d’aucune sorte. Cet individu est très loin de ce qui a été conçu par les Pères de la Révolution Française.

LES FRONTS DE RÉSISTANCE

    Les luttes s’inventent sur le terrain ; il faut donc construire des ponts ; c’est la méthode qu’applique la nouvelle société civile planétaire. Ce sont de nombreux mouvements qui agissent sur les 5 continents et qui se coalisent. On peut identifier 6 fronts :

  1.  les organisations ouvrières et syndicales ;
  2.  les mouvements paysans ex : José Bové ;
  3.  les femmes luttant contre la discrimination sexuelle ;
  4.  les peuples autochtones et leurs sociétés traditionnelles ;
  5.  les mouvements, associations et partis écologiques ;
  6.  les grands mouvements sociaux comme les ONG.

    Exemple : ATTAC- née en 1997 en France- elle relance aussi l’idée-force de James Tobin, prix Nobel de l’Économie : taxer par des intérêts négatifs (gradués selon le temps d’investissement en un lieu déterminé) les capitaux spéculatifs. Le produit de cette taxe alimenterait un fonds mondial, géré par les Nations Unies, destiné à financer des projets d’infrastructures sanitaires et scolaires dans les régions les plus démunies de la planète. Les sites Internet D’ATTAC proposent documents, analyses, informations diverses. Son objectif est de « se réapproprier ensemble l’avenir de notre monde ».

 Voici les noms de quelques organisations :

 -       Jubile 2000

-       Forum des pauvres

-       Third World network

-       Amnesty International

-       Association contre la Faim

-       Oxford Committee for famine relief ( Oxfam)

-       Public citizen

-       Fifty years is enough

-       Jobs with justice

-       Focus on the global south.

    La nouvelle société civile planétaire est une société en projet, une société en gestation, qui n’est pas comparable à aucune des formations sociales qui l’ont procédée. Trois convictions unissent les fronts en question :

  1.  la nécessité d’instaurer la démocratie de base ;
  2.  le refus des inégalités sociales ;
  3. la nécessité de préserver la nature, l’air, l’eau, l’environnement sanitaire et psychologique de chaque être humain.

    Quelles sont les armes de la lutte de chaque côté ? Noam Chomsky évoque les trois formes de pouvoir totalitaire connu : le bolchevisme, le nazisme, et le TINA (there is no alternative) ou « il n’y a pas d’alternative. Le pouvoir du TINA est au fondement de l’empire des prédateurs. De plus, l’empire du capital mondialisé est quasiment invisible ; ces personnes immortelles sont des sociétés anonymes. Pour briser l’invisibilité et le silence de l’adversaire, il existe deux méthodes :

  1. organisation d’un Forum alternatif dans la même ville et la même date que les Sommets mondiaux annoncés, par Le Sommet des Amériques,,,
  2.  l’organisation de grandes marches ex : les marches mondiales contre la guerre d’Irak.

Conclusion de l’auteur du livre :

Pour certains philosophes des Lumières dont J.J. Rousseau, une société naturelle a précédé la société civile, qui à son tour, donne naissance à la société politique ou l’État. Pour lui, c’est un progrès continu. Est-ce vraiment le cas ? Mais quand les fonctions normatives de l’État sont paralysées et que s’affirme le capital financier, la société elle-même se défait. Ainsi, la société politique et civile est battue par l’empire du capital. Il y a apparence de gouvernement par l’État, mais ce sont les Maîtres du capital financier qui ont ce nouveau pouvoir (stat less global governance).

Ce sont les États qui nomment les gouverneurs qui administrent, mais c’est l’apparence des choses. Les prédateurs ont en horreur la norme d’ État, même s’ils utilisent le vocabulaire étatique. Leur « parlement virtuel », c’est le marché libéralisé. Cette nouvelle souveraineté conquise n’a que faire des droits de l’homme, des libertés publiques, de l’autonomie des citoyens ; elle engendre l’aliénation et l’esclavage. Mais l’espoir et le rêve de liberté ne sont pas sapés. La voie est libre pour la nouvelle société civile planétaire. Tout ce qui empêche l’éclosion immédiate, concrète et sans entraves de la vie est son ennemi. Cette nouvelle société est en voie de création.

    Des millions d’être à travers le monde sont à présent réveillés. Le flambeau de la liberté va embraser le monde.

CONCLUSION ET COMMENTAIRES 

    Ce livre rapporte plein de vérités essentielles à savoir, à moins de vouloir rester manipulé et ignorant. Il ne s’agit pas seulement d’y voir un combat entre le Bien et le Mal et de contempler le tout du haut de sa tour d’ivoire. Il s’agit avant tout d’ouvrir les deux yeux et aussi les oreilles, comprendre ce qui se passe, exercer son discernement et tirer les conclusions qui s’imposent. C’est la responsabilité de chaque personne de voir à ses droits et sa liberté.

    Le capital mondialisé entre les mains des maîtres de ce monde n’est plus un secret pour personne. Les activités de la BM, du FMI et de l’OMC sont de plus en plus connues. On reconnaît un arbre à ses fruits et la personnalité d’un individu à son comportement. Rien de trop compliqué.

    Il est évident qu’il faut s’organiser de plus en plus et de mieux en mieux car nous le voyons, nous sommes abandonnés par les grandes religions, les partis politiques et les grandes organisations commerciales. Il ne reste que l’individu, il ne reste que vous en union avec les autres. Nous ne pouvons plus affirmer que nous n’avons plus le temps de nous occuper de nos droits car nous ferions alors le jeu de ceux qui ne veulent pas que nous pensions et agissions sainement. Il se fait tard mais il n’est pas trop tard. Oublions la survie et occupons nous de la vie elle-même.

Un fait d’actualité paru à cette époque dans le journal :

John Brady Kiesling, conseiller politique américain à l’ambassade d’Athènes, dans sa lettre de démission au secrétaire d’ État, Colin Powell, le 27 février 2003 avait raison de dire :

« Jusqu’à l’arrivée au pouvoir du président G.W. Bush, je pouvais croire qu’en soutenant aussi les politiques de ce dernier, je soutenais aussi les intérêts du peuple américain. Ce n’est plus le cas. Les politiques qu’on nous demande de défendre sont incompatibles avec les valeurs américaines et les intérêts américains. »

    Les Pères fondateurs de la Révolution française et les Pères fondateurs des USA seraient désagréablement surpris de voir ce qui existe maintenant.

    L’heure de la rhétorique se termine ; le moment de l’action arrive ; l’heure de la vérité va bientôt sonner ; nous pouvons entendre les bruits en étant attentif.

Que devons-nous faire ?

    Un moyen parmi d'autres : faire connaître ces textes d’information, soit en les imprimant, soit en les transférant à d’autres personnes. Nous avons le grand privilège de tirer parti de la crise mondiale à venir, pourquoi ne pas en profiter ? N’attendons pas que le roman « 1984 » de Orwell passe de la fiction à la réalité ; quand l’auteur l’a écrit, il ne pensait pas que ce serait de la fiction, vous comprenez. Non seulement il est nécessaire de le faire, mais il est urgent de le faire.

>>> Les nouveaux maitres du monde - Jean ZIEGLER

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