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mercredi 15 décembre 2021

RÉFLEXIONS TOUJOURS VALIDES...

    En novembre 2014, je transmettais à quelques correspondants les réflexions ci-dessous avec diverses références.... 

    Y a-t-il eu la moindre amélioration ? On ne peut qu'en douter devant l'actualité et la profonde division sur l'essentiel qui règne au Québec. Que feront nos brillants universitaires et tout le peuple ?

    Bonne lecture et salutaire réflexion !



9 novembre 2014

La présentation bien documentée ci-dessous, par un ingénieur et homme d'affaires dynamique, devrait être vue par tous les Québécois, particulièrement par mes collègues professeurs d'université...

On y apprend que l'étude des budgets démontre que 47% du montant des salaires des professeurs d'université versé par l'État québécois l'est aux professeurs des universités anglophones.

Or, la proportion d'anglophones de la minorité d'origine britannique n'est que de 7% environ selon les statistiques fédérales...

Ce qui est près de 7 (sept) fois plus que pour les professeurs des universités de langue française.

Et les dirigeants de nos universités seraient complices des coupures décrétées par les gouvernement de Philippe Couillard, dit d'Arabie ???


Cherchez l'erreur !

Faut-il rappeler que les trois (3) université de langue anglaise du Québec servent largement à angliciser les immigrés et à former en anglais, grandement à nos frais, des étudiants étrangers qui retourneront pratiquer en anglais chez eux après leurs études ? C'est le cas de plus de 50% des médecins formés à McGill...
Faut-il aussi rappeler qu'il n'y a aucune université exclusivement de langue française à l'ouest du Québec? (en 2014). Comme réciprocité, on peut trouver mieux...


Cette présentation est à écouter attentivement et à diffuser largement. Serions-nous de misérable cocus contents à perpétuité ???
https://www.youtube.com/watch?v=I4qktZK-V7s
Il s'en trouve, hélas ! pour courber la tête et accepter la soumission inconditionnelle. Dommage!...

Nous valons infiniment plus que ça. Heureusement !

Verrons-nous des professeurs d'université se mobiliser devant cette situation inacceptable? Il faut l'espérer si l'on est optimiste...


P.S.  D'autres détails ici :
... on peut commencer par lire cet éditorial du quotidien Le Devoir de Montréal :
« La Cour suprême et la loi 104 - Coup dur »
Commentaire :
Bien sûr, aucun Québécois qui se respecte ne peut accepter l'ingérence de cette cour dans nos affaires.

La raison essentielle étant qu'elle n'a formellement aucune légitimité. En effet, le Québec n'a jamais accepté la constitution imposée en 1982 par le gouvernement canadien qui réduit unilatéralement les pouvoirs du Québec.

Il faut même reconnaitre que le Québec, par le fait même, n'est plus formellement partie de cette « fédération » canadienne qui est de plus en plus unitaire et anglophone. C'est notre indétermination actuelle qui fait que nous nous comportons comme si nous en faisions partie.

La constitution d'un État démocratique doit être acceptée très majoritairement par les citoyens, sinon elle est invalide. Or, elle a été rejetée à la quasi unanimité par notre Assemblée nationale.

Malheureusement, le gouvernement actuel du Québec qui a été élu par moins de 25% des électeurs en 2008 se montre toujours prêt à accepter ce que lui impose l'oligarchie « ottawaise ».

Cette situation ne saurait durer beaucoup plus longtemps sans de graves conséquences sur l'avenir de notre nation et de notre État, les seuls de langue française en Amérique du Nord.

Il convient donc de dénoncer avec vigueur cette ingérence comme totalement inacceptable et insultante, car elle sape les fondements de la démocratie au Québec. Il faut surtout agir.

Toutefois, je suis d'avis que l'obligation pour les allophones et les francophones de fréquenter les cégeps de langue française ne règle aucunement le problème de fond du Québec.

En effet, le problème est que le français, bien que seule langue officielle, n'est pas actuellement ESSENTIEL pour vivre et travailler au Québec, au même titre que l'anglais dans les provinces anglaises ou aux États-Unis. Si tant d'immigrés vont grossir d'une façon tout à fait aberrante des institutions telles que le cégep Dawson, et les universités Concordia et McGill, c'est qu'ils ne perçoivent pas la connaissance et l'usage du français comme essentiels. D'autre part, beaucoup trop de francophones, par un malheureux réflexe d'aliénation culturelle, insistent pour leur parler anglais ! [*]

C'est même le message que leur envoie notre gouvernement en leur fournissant des services bilingues à tous, en violation de la Charte de la Langue française, une loi fondamentale.

Il est donc urgent que tous les francophones se comportent d'une façon digne en parlant poliment un français de qualité avec TOUS les Québécois et PARTOUT, en TOUTES CIRCONSTANCES.

Il est tout aussi urgent que notre gouvernement rétablisse la Charte de la Langue française dans son intégrité et surtout, la fasse respecter.
[*] À ce sujet, il faut lire le texte admirable d'un Québécois originaire d'Argentine, révolté par cette attitude servile et bête :
La loi rapaillée
Facundo Medina
Source : Le Devoir (clic), mardi 17 novembre 2009
Extrait :
« Il y a dix ans que je suis arrivé au Québec. Ce ne fut pas un choix fait au hasard. J'ai choisi le Québec parce qu'on y parle le français, et le Québec m'a choisi pour la même raison. En Argentine, j'avais aussi étudié l'anglais. En fait, j'ai fait une partie de mon éducation universitaire dans un établissement anglophone. Pour moi, parler l'anglais, c'est une richesse et un atout.

Mais je n'aurais jamais le culot de demander aux Québécois de payer de leur poche pour l'éducation de mes enfants dans une langue autre que la langue officielle instituée par la loi 101. Ma conception de la démocratie diffère alors foncièrement de celle de mes collègues et amis. Il ne s'agit pas de mettre à genoux un peuple et un gouvernement pour faire valoir un droit individuel, mais de respecter une loi et une langue choisies et valorisées par l'écrasante majorité des francophones. De toute évidence, les juges de la Cour suprême n'ont pas été du même avis. (...) »
Il faut aussi lire le texte de Louis Préfontaine qui lui fait suite : clic :
« (...) Je rêve du jour où l’exception ne sera pas un immigrant qui s’intègre à notre culture, mais le contraire.
Je rêve du jour où les Québécois, suffisamment fiers de ce qu’ils sont et insensibles aux critiques ancestrales dont on les affuble s’ils osent relever le menton, se donnent les moyens d’assurer la pérennité de leur langue en la parlant partout, en toutes circonstances.
Je rêve du jour où ils se donneront un pays non pas seulement pour avoir leur nom sur la « mappe », mais pour se débarrasser d’institutions contrôlantes et méprisantes de ce qu’ils sont.
Je rêve du jour où nous cesserons de financer avec nos deniers publics l’apprentissage d’une langue autre que le français.
Je rêve du jour où nous nous respecterons assez pour assurer notre survie.»
Et celui de ce journaliste anglophone qui vient de terminer un cours intensif de français à Montréal qui signale la servilité de nombreux francophones en présence d'un anglophone :
L'anglo de Saint-Pierre
Ean Higgins

Le Devoir -- lundi 24 août 2009, p. a6

Que dois-je faire pour persuader les Québécois francophones de parler en français lorsque je m'adresse à eux?
Même si c'est, dans la plupart des cas, une politesse, il devient gênant pour un Anglo qui vient de finir un cours de français de plus haut niveau, quand il essaye d'utiliser la langue nationale du Québec, de constater qu'un francophone lui réponde en anglais.

Je suis tout à fait d'accord avec ceux qui dénoncent le fait qu'il existe plusieurs entreprises sur le Plateau Mont-Royal, à Montréal, où on ne peut pas être servi en français, car le propriétaire ou les employés ne le parlent pas. Mais il est ironique qu'un anglophone soit dérangé par cet illogisme.
Pour échapper à mon agacement, j'ai développé quelques tactiques. L'une d'entre elles est très simple: je continue mon boniment en français, quoi qu'il arrive.

Par exemple, l'autre jour, je suis allé au bureau de la Régie de l'assurance maladie du Québec, afin de renouveler ma carte, après avoir vécu trente ans en Australie. J'ai commencé à parler en français, mais la dame m'a répondu en anglais. J'ai fait semblant de n'avoir entendu que du français. C'était une petite victoire: elle a finalement daigné me parler dans la langue nationale.
«Est-ce que vous avez un bail?», m'a-t-elle demandé. «Je ne sais pas, Madame. Attendez, je vais consulter Le Petit Robert pour trouver le mot "bail"... Le voilà! Oui, bien sûr, Madame, j'ai un bail.»

Comme journaliste, je tiens au principe qu'il faut gêner les fonctionnaires le plus souvent possible, et c'était amusant de déranger cette femme ayant une fonction officielle. J'ai fait la même chose quand je suis rentré une fois de New York. À l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, j'ai insisté pour parler avec les agents de l'immigration en français. Alors, ils m'ont emmené dans une salle d'interrogatoire et m'ont cuisiné pendant une heure, mais, à contrecoeur, en français, la langue nationale du Québec.

Mais cette tactique est un tantinet trop agressive pour la soutenir dans la vie quotidienne. J'ai donc expérimenté d'autres stratégies. Quand, dans un dépanneur, par exemple, on m'a répondu en anglais, j'ai dit: «Désolé, Monsieur, mais je ne parle pas très bien l'anglais, car je viens d'Ukraine.»
C'était efficace, parce que rares sont ceux qui connaissent l'accent ukrainien. Aussi, en comparaison avec les Hollandais ou les Suédois, par exemple, il est crédible - grâce à la loi 101 - qu'un Ukrainien parle le français, mais pas l'anglais. Triste, mais personne n'a poussé la conversation pour me demander: «Comment c'est la vie en Ukraine?»

Donc, j'ai trouvé une autre stratégie, beaucoup plus satisfaisante. «Désolé, Mademoiselle, mais je ne parle pas très bien l'anglais; je viens de Saint-Pierre et Miquelon.» Je crois que cela va être plus utile pour développer des conversations avec les Québécois et Québécoises francophones dans les bars.

«Bien sûr, Mademoiselle, c'est un accent très étrange. Vous savez, nous descendons des Basques et des Bretons.» (J'ai trouvé cette explication sur Internet.) «Donc, Mademoiselle, même les Français de la métropole trouvent que c'est un accent bizarre.»

D'ailleurs, si on fait une erreur grammaticale, et que la Québécoise me corrige, on peut dire: «Mademoiselle, je trouve ça très intéressant; nous devons avoir quelques nuances en grammaire qui sont uniques à Saint-Pierre et Miquelon.»

J'ai l'intention de traîner avec moi un exemplaire du Monde, pour l'emporter aux bars, et - si j'en trouve un - un livre concernant Saint-Pierre et Miquelon avec beaucoup de grandes illustrations, pour rendre mon histoire plus crédible.

Comme ça, je pourrais aussi dire: «Alors, Mademoiselle, peut-être voudriez-vous me rendre visite pour voir cette excellente description de ces belles îles françaises où je vis? Je me présente: je m'appelle Alexis de Tocqueville.» Tout simplement - il faut le dire - pour pratiquer la langue nationale.

Ean Higgins : Journaliste qui vient de terminer un cours intensif de français à l'Université McGill
© 2009 Le Devoir. Tous droits réservés.
Numéro de document : news·20090824·LE·263881

Le correspondant européen à Paris du Devoir, Christian Rioux, a relevé des faits très intéressants sur la question...:

L'exception québécoise

Christian Rioux Le Devoir -- 30 octobre 2009

En février 2008, alors qu'il était chef de l'opposition, Mario Dumont avait fait escale à Paris avant de s'envoler pour Barcelone. C'était l'époque où il s'était mis dans la tête de prêcher le modèle catalan au Québec. Cette étrange idée lui avait probablement été soufflée par le brillant universitaire Guy Laforest, qui s'était lui aussi entiché de la Catalogne. Ceux qui connaissent cette région autonome du nord-est de l'Espagne savent pourtant que, depuis trois décennies, c'est plutôt la Catalogne qui s'est inspirée du Québec dans ses lois linguistiques ou pour le doublage des films.

Sans qu'on ait jamais vraiment compris pourquoi, Mario Dumont rêvait de renverser l'équation. Sur un ton espiègle, je l'avoue, j'avais donc posé la question suivante: «Si la Catalogne représente un exemple pour le Québec, quand proposerez-vous l'application de la loi 101 au cégep? Chacun sait qu'en Catalogne, l'enseignement est en catalan de la maternelle à l'université.»

Mesurant soudainement le terrain glissant sur lequel il s'était engagé, le chef de l'opposition avait eu un moment d'hésitation. Puis, il avait détourné le regard avant de trouver une esquive. Et pourtant, s'il est un domaine où la Catalogne pourrait nous inspirer, c'est bien celui-là. Même si les Catalans dits de souche ne représentent plus que 50 % de la population, le système scolaire, lui, est en catalan jusqu'à l'université. Dans un tel contexte, vous comprendrez que les largesses de nos collèges, qui permettent à 41 % des collégiens issus de l'immigration de s'angliciser aux frais de l'État, passeraient pour de la folie pure.

Lorsqu'on l'examine à partir de l'étranger, l'idée d'appliquer la loi 101 aux collèges est loin d'être l'hérésie que certains dénoncent chez nous. On pourrait même dire que cette façon de faire est devenue la norme dans les fédérations modernes où coexistent plusieurs nations.

Prenez la Belgique. Dans les années 80, le pays n'a retrouvé une certaine paix qu'en appliquant un strict régime de séparation linguistique. Je ne dis pas que la situation est aujourd'hui idéale, mais au moins on ne s'affronte plus dans les rues. À l'exception de certaines communes dites «à facilités», l'école est en néerlandais en Flandre et en français en Wallonie. Et ce régime s'étend jusqu'à l'université. En 1968, l'éclatement de l'Université de Louvain, entre sa partie francophone (maintenant à Louvain-la-Neuve) et sa partie flamande, avait fait grand bruit. Elle est aujourd'hui considérée comme normale et l'idée ne viendrait à personne de revenir au libre choix.

Seul Bruxelles, considéré comme un district bilingue, jouit de la liberté de choix. Or cette «liberté» a toujours joué contre les Flamands qui, en moins d'un siècle, y sont devenus une minorité. Malgré un certain regain des écoles flamandes ces dernières années, la plupart des immigrants qui vivent à Bruxelles choisissent la langue dominante, le français, contribuant ainsi à la minorisation des Flamands dans leur propre capitale. L'exemple n'est-il pas éloquent pour Montréal?

On pourrait aussi parler de la Suisse, où chaque canton administre ses écoles dans sa langue. Vue sous cet angle, la minorité anglophone du Québec est certainement la plus choyée du monde. Elle jouit de beaucoup plus d'«accommodements raisonnables» — que l'on me pardonne l'expression — que les Castillans en Catalogne, les Wallons en Flandres et les Suisses alémaniques en Suisse romande. Cette tolérance honore les Québécois, mais de là à pousser la naïveté jusqu'à financer l'anglicisation des immigrants qui fréquentent le cégep, il y a une marge que ni les Suisses, ni les Flamands, ni les Catalans ne seraient prêts à franchir.

Vu d'Europe, un dernier élément rend la situation des cégeps québécois parfaitement incongrue. Partout, l'enseignement collégial fait dorénavant partie de l'enseignement de base. En France, c'est 80 % d'une classe d'âge qui devrait bientôt obtenir le diplôme collégial. Il y a longtemps que le collège n'est plus considéré comme un niveau complémentaire, bien qu'il ne fasse pas entièrement partie de la scolarité obligatoire. C'est pourquoi, contrairement à l'université, le collège conserve dans de nombreux pays (dont le Québec) un fort tronc commun dispensant un enseignement jugé essentiel pour tous. Il ne viendrait pas à l'idée d'un Catalan ou d'un Flamand qu'un immigrant puisse s'intégrer correctement et occuper des postes de responsabilité sans avoir suivi, par exemple, les cours de littérature, d'histoire et de philosophie que dispensent les collèges catalans et flamands. Bref, sans communier à la culture de la majorité qui s'acquiert en bonne partie au collège. De plus, on ne fera croire à personne qu'un collégien qui étudie en anglais parle aussi bien notre langue que celui qui étudie en français. Le français parlé par nos élites est-il à ce point satisfaisant que nous puissions dispenser 41 % des immigrants et 4 % des francophones des cours et de la pratique du français offerts dans les cégeps francophones?

Dans le débat qui s'amorce, nombreux sont ceux qui brandiront la liberté de choix linguistique au collège comme un principe universel et intouchable. Sachons que, dans ce domaine, c'est plutôt le Québec qui fait figure d'exception.

crioux@ledevoir.com
Pr Jean-Luc Dion, ing. (retraité) D. Sc.
Titulaire retraité et professeur associé
Département de Génie électrique et Génie informatique
Université du Québec à Trois-Rivières

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« Aucun peuple digne de ce nom dans le monde
n'a jamais craché sur son indépendance.
   Le peuple québécois serait-il si différent des autres ?
   Son état de peuple annexé et soumis serait-il définitif ?»

Jean-Luc Dion

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vendredi 10 décembre 2021

GNL-QUÉBEC / ÉNERGIE SAGUENAY - IRRATIONNEL ET NON ÉCOLOGIQUE

 Texte transmis au quotidien Le Devoir et non publié, car trop détaillé et concret...

11 mars 2021

GNL-Québec / Énergie Saguenay (*)

Un projet irrationnel et non écologique

Jean-Luc Dion

   Le gaz naturel liquéfié (GNL) est produit à partir de gaz naturel, par cryogénie, et nécessite une température de −163 °C. C'est un procédé très consommateur d'énergie, même si son efficacité a été considérablement améliorée au cours des années [1]. On veut amener ce gaz dans un tuyau de Fort McMurray en Alberta sur plus de 4000 km jusqu’à Saguenay au Québec où une usine serait construite pour le liquéfier, de même qu’un port pour l’expédier à l’étranger par bateau méthanier.

   Un méthanier comporte plusieurs réservoirs et sa cargaison peut actuellement atteindre plus de 150 000 mètres cubes de GNL. Le volume du méthane à l'état gazeux est égal à 600 fois son volume à l'état liquide, à pression atmosphérique. 150 000 m3, c’est le volume d’une sphère de 66 m de diamètre, ou d’un cube de 53 m de côté… À l’état gazeux, c’est donc un cube de 445 m de côté, soit près de 90 millions de m3 ou 90 milliards de litres ! Un tel bateau qui s’enflammerait accidentellement sur la rivière Saguenay est presque comparable à une petite bombe atomique. Et il en circulerait près de 300 par année sur notre magnifique rivière.

   Comme bien d’autres, ce projet risque de nous coûter très cher de tous points de vue, alors que nous avons des projets énormément plus profitables à réaliser, en mines et métallurgie par exemple. Les gros intérêts américains qui sont largement derrière auraient récemment réussi à embarquer des investisseurs québécois pour plusieurs millions, sans parler de notre gouvernement et d’Hydro-Québec qui pourraient y engouffrer plusieurs centaines de millions de dollars, en plus de gaspiller nos réserves d’énergie électrique, sans considérations sérieuses pour notre territoire et notre avenir. Notons que ces investisseurs seront nécessairement amenés à devenir des lobbyistes dans le but de sauver leur mise, à l’exclusion de toute autre considération… [2]

   On pourrait sans doute démontrer que ce projet est fou du point de vue énergétique : l'énergie dépensée dans tout le processus, est très probablement bien supérieure à celle qu'on récupère par la combustion du gaz en bout de ligne ! Même le PLQ est maintenant opposé à ce projet ! Voici une liste incomplète de ces dépenses :

   C'est sans compter les diverses ressources naturelles requises pour fabriquer tous les autres éléments de cette chaine (métaux divers, etc.) et l'énergie dépensée pour les transformer... De plus, ce gaz est tout probablement extrait par fracturation hydraulique qui est, comme on le sait, une abomination pour les nappes phréatiques, sources d’eau potable.

   C'est aussi sans parler les fuites de gaz (surtout du méthane) toujours présentes et pratiquement incontrôlables dans ces installations, de la source au lieu d’utilisation. Or, ce gaz est au moins 20 fois pire que le gaz carbonique au plan du réchauffement climatique...

   C'est un des pires cas d'exploitation d'une ressource énergétique, avec un rendement négatif qu'on camoufle de toutes les façons possibles, en attribuant au gaz un valeur 'écologique' et même ‘bio-écologique’ en changeant le nom du projet de GNL Québec en Symbio Infrastructure [3]. Un mensonge éhonté dans les conditions décrites. Alors, qui est perdant dans ce projet ?

   Et, finalement, la pollution et les divers dégâts produits par tout ça, dont la perte de la magnifique rivière Saguenay comme site naturel incomparable, et la disparition probable des bélugas et autres espèces rares! Quelqu'un a déjà écrit : « la véritable énergie 'verte' est celle qu'on n'utilise pas ».

   Nous avons la chance au Québec d'avoir des barrages hydroélectriques qui nous fournissent vraiment l'énergie électrique la plus écologique possible. Mais il faut se préoccuper sérieusement en haut lieu que nos surplus ne soient pas dilapidés à rabais au profit de nos voisins du sud et de projets tordus, alors que nous avons la possibilité de l'utiliser beaucoup plus pour nous chauffer, chauffer des serres pour produire la majorité de nos fruits et légumes, au lieu de les importer du bout du monde... Etc... Tout un autre débat !

   Or, c'est tout le contraire dans ce projet que de puissants intérêts qui ne sont pas les nôtres veulent nous imposer sans aucune considération pour notre territoire et notre avenir. À la source, j'aurais aussi dû mentionner le fait que ce gaz est tout probablement extrait par fracturation hydraulique qui est une nécessairement amenés à devenir des lobbyistes dans le but de sauver leur mise, à l’exclusion de toute autre considération… [2]


   On pourrait sans doute démontrer que ce projet est fou du point de vue énergétique : l'énergie dépensée dans tout le processus, est très probablement bien supérieure à celle qu'on récupère par la combustion du gaz en bout de ligne ! Même le PLQ est maintenant opposé à ce projet ! Voici une liste incomplète de ces dépenses :

• L'énergie dépensée pour construire tout le matériel d'extraction à la source;

• L'énergie dépensée pour extraire le gaz et le comprimer;

• L'énergie dépensée pour fabriquer les tuyaux du gazoduc, les transporter, les installer, les souder, etc.;

• L’énergie de prétraitement ou purification;

• L'énergie et les ressources dépensée pour fabriquer les camions et les trains requis...

• L'énergie dépensée pour pomper le gaz et le faire circuler dans le gazoduc;

• L’énergie et les ressources dépensées pour construire l’usine et le port à Saguenay;

• L'énergie dépensée (énorme) pour liquéfier le gaz à la réception.

• L'énergie dépensée pour fabriquer le navire;

• L'énergie dépensée pour pomper le gaz dans le navire;

• L'énergie dépensée pour propulser le navire du départ à l'arrivée;

• L'énergie dépensée pour pomper le gaz liquéfié, du navire aux réservoirs;

• L'énergie dépensée pour réfrigérer le gaz liquéfié;

• L'énergie dépensée pour transporter le gaz liquéfié jusqu'aux lieux d'utilisation;

• L’énergie dépensée pour retourner le GNL à l’état gazeux;

   C'est sans compter les diverses ressources naturelles requises pour fabriquer tous les autres éléments de cette chaine (métaux divers, etc.) et l'énergie dépensée pour les transformer... De plus, ce gaz est tout probablement extrait par fracturation hydraulique qui est, comme on le sait, une abomination pour les nappes phréatiques, sources d’eau potable.

   C'est aussi sans parler les fuites de gaz (surtout du méthane) toujours présentes et pratiquement incontrôlables dans ces installations. Or, ce gaz est au moins 20 fois pire que le gaz carbonique au plan du réchauffement climatique... C'est un des pires cas d'exploitation d'une ressource énergétique, avec un rendement fortement négatif qu'on camoufle de toutes les façons possibles, en attribuant au gaz un valeur 'écologique' : un mensonge éhonté dans les conditions décrites. C'est pratiquement le cas seulement si on extrait le gaz et qu'on l'utilise dans le voisinage immédiat comme cela s'est fait dans notre région. Et encore, à cause des fuites mal colmatées !

Alors, qui est perdant dans ce projet ?

Jean-Luc Dion

Ingénieur et professeur retraité
Département de Génie électrique et Génie informatique
Université du Québec à Trois-Rivières.

1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_naturel_liqu%C3%A9fi%C3%A9#cite_note-He-3

2 https://www.equiterre.org/actualite/gnl-quebec-%E2%80%93-ce-que-vous-devez-savoir?gclid=EAIaIQobChMIlMX0xaK67wIVGOWzCh04KQ-wEAAYASAAEgLR4vD_BwE?gclid=EAIaIQobChMIlMX0xaK67wIVGOWzCh04KQ-wEAAYASAAEgLR4vD_BwE

3 https://www.ledevoir.com/societe/environnement/596575/gnl-quebec-se-cherche-des-allies

-o-o-o-o-o-o-

ANNEXE

    Le gaz naturel (constitué à plus de 90 % de méthane) est transporté par navires (méthaniers) à une température de −162 °C et à une pression voisine de la pression atmosphérique. Les réservoirs sont construits sur le principe de la bouteille isotherme et leur capacité peut aller jusqu'à 200 000 m3 de gaz liquide par réservoir. Un méthanier comportant plusieurs réservoirs, sa cargaison peut actuellement atteindre 154 000 m3 de GNL, Gaz Naturel Liquéfié. Les futurs méthaniers pourront transporter jusqu'à 260 000 m3 de GNL. Le volume du méthane à l'état gazeux est égal à 600 fois son volume à l'état liquide, à pression atmosphérique.

(chaque méthanier est une terrifiante bombe flottante…)

La combustion du méthane à 25 °C libère une énergie de 39,77 MJ/m3 (55,53 MJ/kg)a, soit 11,05 kWh/m3 (15,42 kWh/kg) (à TPN : température et pression normales).

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thane#Inflammation_et_combustion

Considérons cette dernière valeur, 15,42 kWh/kg. Si cette énergie était sous forme d'électricité à 0,07$/kWh, 1 kg de gaz (0,716 kg) vaudrait environ 1,08$. Et combien dépenserait-on pour produire et utiliser ce kilogramme ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_naturel_liqu%C3%A9fi%C3%A9

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_naturel_liqu%C3%A9fi%C3%A9#Cycles_de_r%C3%A9frig%C3%A9ration_en_cascade

Quelques caractéristiques :

• Phase gazeuse :

o Masse volumique (1013,25 hPa, à 15 °C ) : 0,678 kg m3-1

                1 hPa = 1 hectopascal = 100 pascals (Pa) 

o Équivalent gaz/liquide (1013,25 hPa, 15 °C) : 1 m3 de gaz > 0,001587 m3 de liquide (1,587 litre)

o Volume Spécifique (1013,25 hPa, 21 °C) : 1,48 m3/kg

o Chaleur spécifique du gaz à pression constante (Cp) (1013,25 hPa et 25 °C) : 35 J/(mol.K)

o Chaleur spécifique du gaz à volume constant (Cv) (1013,25 hPa et 25 °C) : 27 J/(mol.K)

o γ = Cp/Cv = 1,296

o Viscosité (1013,25 hPa, 0 °C) : 0,0001027 poise

o Solubilité du gaz dans l'eau (1013,25 hPa) : 0,054 vol/vol à 2 °C.

• Phase liquide :

o Masse volumique (1013,25 hPa, au point d'ébullition de -161,6 °C) : 422,62 kg m3-1

o Équivalent liquide/gaz (1013,25 hPa, 15 °C) : 1 kg de liquide > 1,47 m3 de gaz, ou 1 m3 de liquide > 630 m3 de gaz

o Point d'ébullition (1013,25 hPa) : -161,6 °C (111,55 K)

o Chaleur latente de vaporisation (1013,25 hPa, au point d'ébullition) : 510 kJ kg-1

Source : http://pravarini.free.fr/gaz-methane.htm#:~:text=Volume%20Sp%C3%A9cifique%20(1013%2C25%20hPa,)%20%3A%2027%20J%2F(mol.

Compression polytropique adiabatique d'un gaz idéal:

o avec:

Wc : Energie apportée au gaz en J/mole Tasp :Température d'aspiration (K) Pref : Pression absolue au refoulement Pasp : Pression absolue à l'aspiration ηp : Rendement polytropique γ = Cp / Cv Z : facteur de compressibilité du gaz R = 8,3145 J/K/mole

EXEMPLE : Supposons que Pref/Pasp = 100, Tasp = 293 K, ηp = 1 et Z = 1 (pour simplifier). γ = Cp/Cv = 1,296

Alors : Wc = 1,987 x 104 J/mole = 1,987 x 107 joules/kilomole = 19,87 MJ/kmole

1 kmole de CH4 = 16 kg

Alors : Wc = 1,242 MJ/kg = 0,345 kWh/kg : l’énergie requise pour comprimer 1 kg de méthane, de 1 bar à 100 bars adiabatiquement.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_naturel_liqu%C3%A9fi%C3%A9#Pr%C3%A9-traitement_du_gaz

Liquéfaction

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_naturel_liqu%C3%A9fi%C3%A9#Cycles_de_r%C3%A9frig%C3%A9ration_en_cascade Le gaz naturel liquéfié est produit à partir de gaz naturel, par cryogénie, et nécessite une température de −163 °C. C'est un procédé très consommateur d'énergie, même si son efficacité a été considérablement améliorée au cours des années1. Dans les régions où il ne peut être injecté dans le réseau de gaz ni consommé sur place, le biométhane (ou biogaz raffiné) peut aussi être liquéfié, on le nomme alors parfois LBG pour liquefied biogas (biogaz liquéfié)2. Une demande nouvelle pourrait émerger dans le domaine de la motorisation de navires et péniches par des carburants verts de ce type2. Quel que soit le procédé cryogénique retenu, la liquéfaction du gaz naturel demande un important apport d'énergie mécanique pour actionner les pompes ou compresseurs. Ainsi les différents processus existants pour réaliser la cryogénisation sont souvent comparés du point de vue de leur consommation énergétique, souvent exprimée en kWh (mécaniques) consommés par kg de GNL produit3. « La consommation d'énergie dans le procédé en cascade est d'environ 0,255 kWh/kg de GNL produit (918 kJ/kg)» (une valeur qui me semble faible…)

Travail de compression :

http://processs.free.fr/Pages/VersionWeb.php?page=2110

(*)  https://energiesaguenay.com/media/cms_page_media/27/GNL%20101%20-%20Initiation%20au%20Gaz%20Naturel%20Lique%CC%81fie%CC%81.pdf


vendredi 12 novembre 2021

LA CATASTROPHE - AUTOUR D’UN GRAPHIQUE...

LA CATASTROPHE - AUTOUR D’UN GRAPHIQUE

Jean-Luc DION [1]

Ingénieur et professeur retraité, Université du Québec à Trois-Rivières

Avril 2022

    À chaque jour qui passe, les mises en garde se multiplient devant les bouleversements climatiques qui s’annoncent, terribles, et qui sévissent déjà en divers points de la planète : pensons à la fonte accélérée des glaciers partout, aux sécheresses désastreuses, à la disparition de dizaines d’espèces animales chaque année et à celle des forêts, etc. Devant cette inquiétante réalité, nos politiciens, à la fois sous l’emprise contradictoire de très gros intérêts et de militants écologistes, se réunissent de temps à autre dans des conférences mondiales comme la COP-26 de Glasgow à l’automne 2021 et rivalisent de promesses plus ou moins stériles. Même notre Premier Ministre Legault annonçait récemment un investissement de 5 milliards de dollars pour remplacer les autobus polluants par des autobus électriques, de même pour les voitures électriques ! Mais on sait bien que cela ne changera rien s’il n’y a aucune incitation sérieuse à utiliser les transports en commun et sans mesures draconiennes de réduction de la consommation d'énergie sous toutes les formes…

    Mais il importe de se méfier des illusions entretenues en évoquant les énergies dites 'vertes' et les voitures électriques. En effet, les voitures électriques consomment au total à peu près autant, sinon plus d'énergie et de ressources que les voitures avec moteur au pétrole. On en traite plus bas. Et puis, quoi penser des déclarations des ministres du Canada quand on lit dans La Presse du 3 novembre 2021 « Les principales sociétés pétrolières opérant au Canada prévoient augmenter leur production de presque 30% d’ici 2030 et n’ont aucun plan détaillé pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. »? [[2]]

La situation

    Des mesures draconiennes ? Pourquoi ? Le graphique suivant (figure 1) dit essentiellement tout, si on sait l’interpréter correctement. Ce graphique de source sérieuse [[3]], montre l’évolution de la consommation totale d’énergie sur la planète jusqu’en 2019, de toutes les sources, en térawattheures (le térawattheure est une unité de mesure d'énergie correspondant à 1012 (10 puissance 12) wattheures, le wattheure étant l'énergie consommée par un appareil d'une puissance d'un watt fonctionnant pendant une heure. Il dit essentiellement ceci :

1.    Pendant longtemps la consommation a augmenté de façon exponentielle, c’est-à-dire en doublant à tous les 30 ans, à peu près.

2.    À partir de 1990, la croissance est devenue à peu près linéaire jusqu’en 2019, apparemment sous l’effet d’une prise de conscience écologique; et elle a doublé depuis 1975.

Figure 1.a – Évolution de la consommation d’énergie dans le monde.

      Ce dernier graphique est à comparer au suivant qui annonce aussi la catastrophe. 
      En 2021, la population a augmenté de près de 25 millions d'humains sur la planète...

Figure 1.b – Évolution de la population mondiale.

    En 2020 jusqu’à maintenant, à cause de la pandémie de Covid-19, il y a eu une légère diminution de la consommation d'énergie d’environ 4%. Mais la croissance a maintenant repris d’après des sources comparables [[4]]. Le charbon, le pétrole et le gaz constituent près de 85% des sources d’énergie actuelles. Les autres sources dites ‘ vertes et modernes’, hydraulique, solaire, éolienne, nucléaire, etc. constituent le reste.

    En ce qui concerne les plastiques, le principal sous-produit du pétrole, on a pu lire récemment ([5]) que : « L’industrie pétrolière a déjà une stratégie de défense parfaitement au point, qui consiste à stimuler la production de plastique pour maintenir et faire croître la consommation mondiale d’hydrocarbures. » La production a pratiquement doublé depuis 25 ans et atteint actuellement près de 400 millions de tonnes par année pour fabriquer, chaque jour, des milliards de bouteilles et autres babioles qui vont finir massivement dans les dépotoirs débordant sur les villes et dans les océans où le volume, dit-on, pourrait prochainement dépasser celui des poissons…

Les acteurs

    Or, il n’y a aucun indice que cette croissance ne se poursuivra pas, à moins d’une prise de conscience très rapide et des gestes efficaces à partir de maintenant, après la conférence COP-26 de Glasgow qui avait lieu récemment, de la part de toutes les nations, surtout de celles qui polluent le plus : Amérique du Nord, Europe, Chine, Inde… En effet, une des causes principales de cette croissance est l’augmentation continuelle du nombre de véhicules automobiles de plus en plus gros, surtout en Amérique du Nord. C’est sans parler du gaspillage d’énergie sous toutes ses formes, particulièrement le plastique : les bouteilles et une multitude d’emballages qui devraient être évités par la vente en vrac.

    De toute évidence, rien d’autre que des mesures radicales, draconiennes, dans tous les pays pollueurs, ne pourront produire un effet réel, avec une certaine chance d’éviter la catastrophe indescriptible qui semble autrement inévitable pour toute vie sur notre planète. Mais, pouvons-nous même en rêver, tellement le dogme de la sacrosainte « croissance » est enivrant et toxique pour tous les spéculateurs de la planète ! Tout comme celui de la consommation pour la majorité du peuple.

    Or, on le sait maintenant, les sources d’énergie hydraulique ont pratiquement atteint un plafond de possibilité dans le monde. D’autre part, la mise en œuvre des énergies solaire et éolienne requiert des ressources considérables pour une efficacité effective maximale très réduite : moins de 25% pour le solaire et moins de 40% pour l’éolienne [[6]]; et zéro quand il n’y a ni soleil ni vent… Dans ce dernier cas, les moyens de stockage coûtent très cher et réduisent de beaucoup le rendement global. L’efficacité étant définie comme le rapport entre la puissance électrique moyenne produite et la puissance moyenne de la lumière ou du vent reçue.

    Par ailleurs, la production de combustibles tels que l’éthanol et l’hydrogène pour remplacer le pétrole est une illusion technique, quel que soit le mode de production et d’utilisation car il faut une source d'énergie pour les produire, et le rendement global est faible. Quant à l’énergie nucléaire, une civilisation humaine responsable n’aurait jamais dû y toucher, du fait des terribles conséquence à long terme des déchets dont on ne sait encore que faire : par exemple, l’ingestion de 20 microgrammes de plutonium 239, un sous-produit des centrales nucléaires où on en trouve des kilos, suffit à tuer un être humain à coup sûr…

Les moyens

    Alors! Quel espoir reste-t-il ? De toute évidence, cela passe essentiellement par une diminution radicale de la consommation d’énergie à court terme sous toutes ses formes, et son corollaire, la simplification du mode de vie des sociétés les plus développées et le partage équitable avec les autres. Quelles tournures cela pourrait-il prendre ? Ce qui vient le plus naturellement à l’esprit devrait être ceci…

  1. Les gouvernements des pays, surtout les plus polluants, prennent à très court terme des mesures pour décourager l’usage des voitures individuelles de toutes sorte en visant, par exemple, une réduction de 30% à 50% en 5 ans. Cela passe nécessairement par :

  2. Des campagnes massives d’information sur les mortels dangers du gaspillage des ressources causant la pollution et le réchauffement climatique qui entrainent des catastrophes naturelles; de même que sur la consommation de produits inutiles.

  3. L’encouragement par tous les moyens du transport en commun, du covoiturage , et de l’utilisation des taxis. Bien sûr, la marche et le vélo aussi…

  4. La mise en œuvre de réseaux de transport en commun vraiment modernes et rapides pour toutes les villes et régions prenant, par exemple, la forme de nombreux minibus électriques très mobiles, avec ou sans chauffeur, pour 12 à 16 passagers, gérés par une intelligence artificielle qui contrôle aussi tous les feux de circulation pour supprimer les arrêts inutiles (voir l'image à la fin). Ce système étroitement intégré aux divers moyens de transport, incluant les taxis, géré par une intelligence artificielle, doit permettre à tout citoyen qui dispose d’un téléphone, et qui désire aller du point A au point B, sur des distances d’un kilomètre et plus, de le faire beaucoup plus vite qu’en automobile actuellement, avec un temps d’attente de 5 à 10 minutes.

  5. Cela inclus le transport interurbain entre les principales villes par un système ultra-rapide tel que le TGV ou le monorail à moteurs-roues suspendu, qui est à réaliser depuis 1995 au Québec, lequel permettrait de faire le trajet Québec-Montréal en moins de 1,5 heure. Dans l'intérim, on peut accélérer considérablement le déplacement interurbain en autobus, en utilisant une intelligence artificielle pour gérer leurs entrées et sorties de ville par le contrôle des feux de circulation.

  6. Le remplacement massif du transport par camions par celui en train et bateau, surtout pour les longs parcours : les camions sont relativement très inefficaces et détruisent nos routes…

    De tels systèmes sont parfaitement possibles à l’heure actuelle, considérant qu’on fabrique déjà des minibus électriques et des trains au Québec, avec la capacité d’établir et programmer des systèmes d’intelligence artificielle.

Le financement

    Forcément, la réalisation de tels moyens de transport nécessite un financement considérable. Au Québec, nous pouvons considérer deux solutions à court terme :

  1. L’abandon de projets tels que la construction de tunnels et de nouvelles autoroutes, afin d’investir dans l’efficacité et de véritables solutions modernes, tout en favorisant la fabrication de véhicules électriques au Québec car les véhicule au pétrole doivent normalement disparaitre.

  2. La taxation équitable et pondérée des véhicules automobiles individuels en fonction de diverses variables telles que le poids, le prix d’achat, la consommation d’essence… 

  3. Il est aussi essentiel d’instaurer le péage sur toutes les routes importantes sillonnées par des transports en commun rapides, particulièrement pour les camions. Ce péage pourrait être pondéré de sorte que les gens qui sont obligés d’utiliser leur voiture, du fait qu’ils sont mal desservis par les transports en commun, auraient une réduction bien déterminée. Cette particularité peut être gérée par informatique aux postes de péages, même sans contact. Les espaces de stationnement en ville peuvent aussi être gérés de la même façon, avec des taux dissuasifs.

    Tout en sachant bien qu’un problème de fond est le fait que les transports en commun ne sont pas utilisés par une majorité de citoyens qui préfèrent trop souvent être assis seuls dans leur auto coincée dans le trafic, pour laquelle ils s'endettent souvent aux dépens d'autre besoins essentiels.

    La figure suivante illustre un mode de taxation qui serait beaucoup plus juste que l’actuel, et relativement facile d’application. Les valeurs de Co, Cm, Eo et Em seraient déterminées par les facteurs précédents.


Figure 3  -  Une méthode de taxation équitable.    

    Actuellement, la taxation des véhicules ne permet pas une véritable équité, ni un signal dissuasif fort, ni un financement adéquat de projets de transports modernes. Or, il importe que le pouvoir dissuasif augmente progressivement avec le poids du véhicule, son prix d’achat, sa consommation d’énergie, etc.

    Les moyens actuels en informatique permettent très facilement d’améliorer l’équité de la façon indiquée dans le graphique ci-dessus où le taux de taxation varie de façon continue contrairement aux pratiques actuelles. Les taux indiqués sont tout à fait arbitraires, mais indicatifs.  Il est très facile d’établir des équations linéaires pour le faire. De plus, selon la façon dont les citoyens peuvent utiliser les transports en commun, leurs taux de taxation seront adaptés : plus ils utiliseront les transports rapides, plus leur taxation sera réduite : cela est facilement pris en compte avec les moyens informatiques actuels.

    En toute logique, les milliards de dollars qui ne seront pas engloutis en tunnel et autoroutes permettront plutôt de mettre au point de façon très sérieuse les systèmes décrits plus haut, en étroite coopération avec les industriels québécois qui ont la capacité de le faire.

Conclusion

L’humanité sur Terre est actuellement rendue à une limite que lui indique clairement l’état de la Nature : elle n’en peut plus de ses agressions ! Les humains doivent agir en êtres responsables de la planète Terre, la seule que nous ayons, et sur laquelle toutes les formes de vie sont actuellement sérieusement affectées...

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[1]    Jean-Luc Dion, notes biographiques : https://app.box.com/s/epgkr0urxgwkrth53zryw7ery5yru65s   

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Le minibus électrique autonome de 12 à 16 places pouvant rouler à plus de 60 km/h. 

Considérer aussi ce graphique :


Source :  
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Consommation_mondiale_d%27%C3%A9nergie.svg




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