Cette proposition que je faisais en 1998 n'est-elle pas encore plus pertinente et urgente ?
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24 septembre 1998
Réciprocité essentielle
Jean-Luc Dion,
ing.
Il y a une certaine agitation ces
jours-ci, provoquée par le président d'Alliance
Quebec, visant à imposer un retour à l'affichage en anglais au Québec. On
comprend ce mouvement qui préconise le « good old time », de tenter de justifier le million de dollars
qu’il reçoit annuellement du gouvernement canadien pour nous embêter avec le
fruit de nos impôts. Le groupe de soutien à l’hôpital Montfort d'Ottawa (*) n’a pas ce
privilège, cela va de soi...
Devant un tel rejet des quelques progrès
que nous avons faits au Québec sur le plan linguistique, il importe que tous
ceux qui se veulent Québécois, quelle que soit leur origine, se solidarisent et
manifestent leur volonté d’unité nationale sur ce point central.
Le mouvement enclenché par William
“ Pitt Bill ” Johnson, président d'Alliance
Quebec, est de la pure provocation, car on sait bien qu'il n'y a aucune
réciprocité linguistique entre le Canada et le Québec et qu'il ne peut y en
avoir tant que celui-ci ne sera pas une nation forte et souveraine. Ainsi, il
convient de réaffirmer ce qui suit :
- Le
Québec doit être aussi francophone que l'Ontario est anglophone, et c’est
parfaitement normal.
- L'affichage
à Montréal doit être en français, autant que celui à Toronto est en anglais.
Cela n’exclut pas l’usage occasionnel
de l’anglais et d’autres langues par courtoisie.
- Le
français doit être la langue commune de communication et de travail au Québec,
la langue nationale, comme l'anglais est la langue commune de communication et
de travail en Ontario, ainsi qu’ailleurs au Canada en général.
- Cela
doit particulièrement signifier que tout Québécois, quelle que soit son
origine, doit pouvoir communiquer de façon prioritaire en français avec tout
autre Québécois dans ses relations publiques.
- Il
est inadmissible qu'un Québécois se fasse imposer l'usage d'une langue étrangère
dans ses rapports avec un autre Québécois. Tout comme il est inadmissible qu'un
Ontarien se fasse imposer l'usage d'une autre langue que l'anglais: ceci est
une réalité depuis longtemps en Ontario.
- On
doit se faire un devoir et un point d'honneur de parler français partout et
toujours, avec tous.
- Les
Québécois doivent éviter systématiquement de faire des affaires avec tout
magasin et toute entreprise qui ne respectent pas le français comme langue de
communication et langue d’affichage.
- Les
Québécois doivent boycotter systématiquement, sur le territoire québécois, tout
commerce qui impose un bilinguisme français-anglais qui n'existe pas ailleurs
en Amérique. L'affichage doit présenter une image essentiellement francophone
du Québec: toute autre langue pouvant figurer de façon secondaire si c'est
vraiment nécessaire.
- En
Ontario, l'affichage est essentiellement unilingue anglais et c’est normal,
l’anglais étant la langue commune. Même Ottawa en donne généralement l’exemple,
ailleurs que dans certains édifices publics fédéraux où existe un bilinguisme
de façade.
- Ceci
n'exclut pas, bien au contraire, que les Québécois comme individus connaissent
très bien l'anglais et plusieurs autres langues étrangères. Mais la nation doit
s'unir au moyen d'UNE langue, le français.
- Pour
un avenir meilleur comme voisins, les Canadiens devraient respecter les
Québécois autant que ceux-ci les respectent. Nous avons très souvent démontré
notre bonne volonté au cours de notre histoire: ne contribuons-nous pas généreusement
pour les doter d’un système scolaire complet au Québec? Il faut comparer avec
la situation des francophones canadiens...
- Il
appartient strictement aux Québécois de décider de leur avenir et de la façon
dont ils vont réaliser leurs objectifs nationaux. Être Québécois signifie vivre
ici et partager des aspirations communes et originales, réunis par une langue
commune, le français, dans le respect de la démocratie et des minorités.
Jean-Luc
Dion, ing., D. Sc.
Professeur
titulaire en Génie électrique,
retraité de l’Université du Québec à Trois-Rivières
retraité de l’Université du Québec à Trois-Rivières
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