MISE AU POINT DE P.K. PÉLADEAU
Ni à gauche, ni à droite.
Réplique de Pierre-Karl Péladeau, député de Saint-Jérôme,
au président de la Fédération des Travailleurs du Québec, M. Daniel Boyer,
le 11 novembre 2014.
Pour employer la formule de Bernard Landry, l'indépendance est en avant.
C'est d'ailleurs ce que l'on doit retenir de la consultation et du
mouvement indépendantiste de Catalogne qui regroupe un large éventail du
spectre politique : du parti de gauche, Esquerra Republicana de
Catalunya et du centre, Convergencia i Unio, ainsi qu’une mobilisation
importante de la société civile.
J’invite les dirigeants de la FTQ à y réfléchir pour l'avenir du Québec.
Par ailleurs, sur le fond des choses, le président de la FTQ, Daniel
Boyer, reprend les demi-vérités chargées d’une propagande sans nuance.
La vérité c'est qu'il y a eu 3 conflits durant les 14 années où j’ai eu
le privilège de diriger Québecor. Il n’est pas inutile également de
dire que durant cette période, des dizaines de conventions collectives
ont été renouvelées.
D’abord en 2002, Vidéotron requérait un
changement de culture historiquement empreinte d’un monopole, alors
qu’elle devait dorénavant évoluer dans un nouvel environnement
concurrentiel représenté notamment par Bell qui générait déjà à
l’époque, plus de 7 milliards de bénéfice d’exploitation.
Tous
les clients - ce qu'ils étaient convenus d'appeler les abonnés - se
plaignaient du service que leur procurait l'entreprise : pas de réponse
au téléphone, retards pour les installations et j'en passe. Il est utile
et nécessaire de mentionner que le conflit a démarré par une grève que
l’entreprise ne pouvait laisser déraper en raison des dispositions du
Code canadien du travail qui s’applique aux entreprises de télécom.
Le conflit a d'ailleurs été perturbé par de nombreux actes de
vandalisme sanctionnés par les tribunaux et s’est soldé par la
condamnation de 8 employés membres de la FTQ.
Entre-temps,
Vidéotron s’est hissée au rang d’entreprise préférée des Québécois
depuis les 9 dernières années et a surtout créé près de 5 000 nouveaux
emplois. C'est un succès sur toute la ligne et j'en suis très fier.
Alors que les télécoms devenaient le potentiel de développement et de
création d'emplois, ce que le président de la FTQ Daniel Boyer semble
avoir volontairement omis de mentionner, la situation était bien
différente dans la presse écrite.
Le rôle d'un leader est d'anticiper. C'est ce qui m'apparaissait incontournable pour les quotidiens que mon père avait fondés.
Maintenant, quelques années plus tard, nous assistons à un raz-de-marée
de diminution d'effectifs et de précarité financière dans des
entreprises qui, il y a 20 ans, régnaient en roi et maître dans le
domaine des médias : le New York Times, le Washington Post, Libération,
Le Monde, et au Canada, la faillite de Canwest Média sans parler des
récentes coupures au Soleil. Daniel Boyer est d'ailleurs étrangement
silencieux là-dessus.
Imaginez-vous, l'Unita, le journal du Parti
communiste Italien, fondé et animé par Antonio Gramsci, le secrétaire
général qui fut emprisonné par Mussolini, a fermé ses portes en juillet
2014.
Et la liste est malheureusement encore très longue.
Alors, selon M. Boyer, j'aurais commis une erreur d'anticiper le
renversement de situation et demandé des aménagements à une convention
collective d'une autre époque ponctuée de dispositions comme la semaine
de 4 jours, 6 semaines de vacances payées à temps double, le
remplacement d'employés en congé de maladie par un équivalent de postes
payés à temps double et, une litanie de dispositions qui amenaient le
Journal dans l’impasse et les pertes d’exploitation.
Mon rôle M.
Boyer n’était pas de fermer le journal que mon père a fondé et qui
constitue la base de Québecor. Mon rôle c'était de continuer à offrir
des emplois à toutes les familles, dont les employés, dans les nombreux
domaines où ils évoluaient (publicité, imprimerie, distribution, etc …)
et qui continuent de bénéficier des meilleures conditions de travail
dans l'industrie.
Au Journal de Montréal, vous devriez savoir que
l'exécutif syndical a signé une entente le 27 décembre 2008 à la suite
de ma rencontre personnelle avec le président du syndicat, Rénald
Leblanc, tenue à ma demande dans un café de la rue Bernard le 24
décembre 2008. Cette entente reprenait les termes de l’entente du
Journal de Québec avec l’obligation de négocier sur cette base au retour
des vacances. Ce qui fut fait, pour ensuite voir très rapidement la
direction syndicale renier leur signature et déchirer l'entente.
Vous croyez M. Boyer que c'est équitable cette façon de faire ? Tout
comme l'entreprise se doit de respecter sa signature, je crois que les
obligations syndicales sont similaires. Sinon, ce sera toujours deux
poids, deux mesures.
Le syndicat a préféré siphonner le fonds de
grève recueilli durant les 30 années précédentes plutôt que pourvoir à
cette fameuse solidarité que l'on entendait sur les lignes de piquetage.
Une fois le fonds épuisé, le conflit s'est terminé et les employés qui
ont refusé pour un grand nombre d’entre eux, de façon volontaire, de
revenir au Journal, ont reçu des indemnités de départ les plus
généreuses dans l'industrie : + de 20 Millions $. Voilà la vraie histoire des fameux 14 lock-out M. Boyer.
Espérons que la FTQ et sa direction vont évoluer et emprunter une
nouvelle orientation pour que tous les Québécois s'enrichissent et que
nous puissions faire du Québec un pays. L'action historique du mouvement
syndical au Québec est trop importante pour que nous la laissions à
ceux qui veulent continuer à la déployer dans l'adversité plutôt que
vers la réussite de nos citoyens et de notre pays, le Québec.
Pour ceux que ça intéresse, en 2010, mon collègue Jean François Lisée
avait offert une tribune de négociation à Claudette Carbonneau et moi à
l’époque sur son blogue...
Source : https://www.facebook.com/pierre.karl.peladeau.stjerome?fref=ts
Lectures complémentaires (cliquer sur le titre)
Le Devoir - 11 novembre 2014
|
Jean-Pierre Bonhomme, Louis Fournier, Pierre Godin, Micheline
Lachance, Jean-Denis Lamoureux, Gilles Léveillé, Claude V. Marsolais,
Paul Morissette, Gilles Normand, Gilles Paquin, Réal Pelletier, Pierre
Schneider, Gilles Toupin Le 9 novembre 2014 |
« ...Nous affirmons que ce sont les journalistes eux-mêmes qui doivent
respecter leur code de déontologie et s’assurer du respect de leur
liberté d’expression, ainsi que de l’indépendance des salles de
rédaction, des chroniqueurs et des éditorialistes.
À notre avis, tout citoyen, démocratiquement élu, a non seulement le
droit de siéger à l’Assemblée nationale, mais aussi celui d’aspirer à
apporter sa contribution à tous les niveaux politiques.
Dans le cas spécifique de l’actionnaire principal d’un groupe de
presse, nous serions tout à fait rassurés s’il plaçait ses actions dans
une fiducie sans droit de regard, sauf celui de pouvoir interdire au
fiduciaire désigné de vendre son patrimoine sans son approbation...»
Je me dois absolument de révéler ce que les autres journalistes n’écrivent jamais, solidarité syndicale oblige
Le Devoir - 14 mars 2014
Pierre Schneider, ex-employé et ex-cadre du Journal de Montréal
« Effrayés et tétanisés par la candidature de Pierre Karl Péladeau dans
Saint-Jérôme pour le PQ, tout ce qui compte de fédéralistes, de
syndicalistes réactionnaires et de gauchistes de salon montent
actuellement aux barricades et, poussant les accusations plus que tous
les autres, Françoise David ajoute qu’il s’agit d’une « candidature odieuse pour le pire employeur du Québec ».»
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