Pas de jour qui passe sans qu'on en apprenne de nouvelles sur ce qu'ont tramé les vautours qui orbitent autour du gouvernement de J.J. Charest...
N'est-ce pas un article qu'il faut lire attentivement et faire lire largement ?
Voix publique
10 mars 2011, 4:40Par: Josée Legault
Pour un plat de lentilles Ce matin, si vous avez vu la une du quotidien Le Devoir, il y a de très bonnes chances que vous soyez tombés en bas de votre chaise en lisant ce sous-titre: «Le Québec serait privé de revenus de cinq milliards de dollars».
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/318436/gaz-de-schiste-normandeau-se-dit-ouverte-a-revoir-les-droits-d-exploration
Quoi ???
Du moins, c'est ce qu'avance le rapport du BAPE sur le gaz de schiste, rendu public ce 8 mars par le gouvernement Charest. Comme quoi, lorsque, volontairement, on remet un rapport de 336 pages aux médias qu'en fin d'après-midi, certaines «perles» mettent un peu plus de temps à sortir...
Celle-ci est aux pages 200 et suivantes.... Allez jeter un coup d'œil. Vraiment, allez voir: http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/rapports/publications/bape273.pdf
Faisant état de rentes annuelles pour des permis d'exploration qui ne s'élèvent au Québec qu'à 10 cents l'hectare en milieu terrestre et de 5 cents en milieu marin si la superficie excède 100 000 hectares, le rapport commence par faire cette comparaison à titre d'exemple:
Au Québec: «les rentes d'exploration dans le shale d'Utica rapportent environ un million de dollars annuellement à l'État pour les quelques dix millions d'hectares sous permis».
En Colombie-Britannique: «les revenus de la seule année 2008 (...) provenant des droits d'exploration gazière décernés pour les shales de Horn River et de Montney ont cumulé 2,43 milliards de dollars».
En Alberta: «en moyenne, pour 2009-2010, les droits sur les titres mis aux enchères pour l'exploitation pétrolière et gazière ont totalisé 512,12$/ha, pour un revenu total de 1,17 milliards de dollars».
Et, c'est ici que la brique du BAPE tombe: «En se référant au prix moyen de 500$/ha de l'Alberta, le Québec aurait pu percevoir environ 5 milliards de dollars pour les dix millions d'hectares sous permis. Ces revenus auraient été conservés par l'État qu'il y ait eu ou non développement de gisements gaziers.» (p. 201)
(...)
Et ce n'est pas tout.
Côté redevances, le BAPE dit ceci: «À un taux moyen de redevances de 10%, l'État québécois recevrait 21 milliards de dollars à terme, soit l'équivalent de 13% de la dette du Québec qui s'établit actuellement à 160 milliards». De quoi se payer plus qu'un seul bain par semaine pour nos personnes âgées et combien plus encore?...
Alors, imaginez seulement ce que ce serait si, comme en Colombie-Britannique, les taux de redevance allaient de 9% à 27%... Ou encore, si l'État, en partenariat avec le privé, devenait l'actionnaire principal de l'exploitation du gaz... ou encore, si la propriété collective des ressources naturelles - ce qui est pourtant le cas au Québec -, se traduisait aussi par un profit collectif...
(...)
Bref, on ne s'en sort pas. Si ces chiffres étourdissants avancés par le BAPE s'avéraient fondés, c'est alors que les Québécois seraient les victimes d'un véritable hold-up collectif.
Et ce, à coup de milliards de dollars. Et quant à la plupart de ses ressources naturelles, depuis longtemps.
Lorsqu'on ajoute les autres milliards engloutis depuis des années dans une industrie de la construction dont des pans entiers sentent la collusion et les dépassements de coûts systémiques, force est de croire que le Québec doit être pas mal plus riche qu'on ne le pense pour se permettre de voir ses propres coffres publics détroussés de la sorte, pendant aussi longtemps et dans autant de domaines.
Pour la suite : Voix publique
Invitation à diffuser...
D'autre part, le Dr Pierre Langlois, spécialiste en énergies, me communique cette nouvelle qui permet de faire un lien assez étroit avec ce qui se passe en France où l'on retrouve (sans trop de surprise) quelques mêmes acteurs qu'ici dans une offensive sur les gaz de schiste... [*]
On comprend alors pourquoi Charest devra bientôt imposer de nouvelles taxe et hausser les frais de scolarité...« Un correspondant Français et ami de longue date, Dominique Gence, vient de me faire parvenir un communiqué de CAP21, un jeune parti politique humanitaire et écologique français qui dénonce les agissements sournois du gouvernement Français dans le dossier des gaz de schiste.
On y apprend que bien que le gouvernement ait décrété un moratoire sur les gaz de schiste, il prépare en douce un projet de loi très complaisant pour faciliter l’appropriation des ressources par l’industrie pétrolière et gazière, tout en écartant la responsabilité des compagnies à l’égard des dommages à l’environnement. Voir
http://www.cap21.net/articles/10140-Gaz-huiles-schiste-Cap21-attaque-code-minier-parlement.php?&rub=accueilLes lobbies sont très puissants et vont tout faire pour bafouer la démocratie, en reléguant l’environnement et la qualité de vie des citoyens bien loin derrière leur liste de priorités, partout sur la planète. Les citoyens vont devoir redoubler de vigilance et se mobiliser davantage.»
Et c'est sans parler des revenus miniers nuls pour le Québec sur les millions de tonnes de riches minerais (cuivre, nicket, cobalt, platine...) arrachées de notre sous-sol chaque année et exportées à l'étranger... [clic, clic, clic]
Il y a déjà trois ans, j'avais commenté de bradage de nos ressources naturelles par J.J. Charest...: La lettre avait été publiée dans Le Nouvelliste le 11 mars 2008.[*] « Total, dont le financier Paul Desmarais, de Power Corporation, est un des principaux bailleurs de fond, a annoncé la semaine dernière qu’elle s’alliait à Suncor pour exploiter les sables bitumineux de l’Alberta. Le financier Desmarais, qui a embauché au moins trois anciens premiers ministres canadiens, est un proche de Nicolas Sarkozy, dont il a appuyé la course à la présidence et qui lui a remis la grand-croix de la Légion d’honneur en février 2008.Pour l’instant, Total est absente du dossier des gaz de schiste au Québec, mais plusieurs des plus petits exploitants de cette ressource craignent de finir dans les rets de ce type de grande société s’ils ne peuvent rapidement prendre leur envol économique.»
Source : http://www.deleaudanslegaz.com/?p=476
6 mars 2008Producteurs de lingots ou de dettes ?J’aimerais compléter ici les bribes d’information données par Mme Gagnon du Nouvelliste de Trois-Rivières dans son éditorial du 5 février sur l’« entente » conclue entre la géante de l’aluminium Alcoa et notre gouvernement. Quand on examine la réalité de près, il faudrait plutôt parler d’un autre marché de dupes conclu par des dirigeants incompétents et incapables.En effet, « Même si le contrat a été gardé secret dans ses détails les plus croustillants, on en sait déjà assez pour se faire une idée. D’abord, Québec ajoutera 228 millions de dollars à sa propre dette à long terme et fera payer les intérêts par tous les Québécois pendant 30 ans. Si ces 228 millions étaient allés au Fonds des générations au lieu d’être prêtés à Alcoa, ils vaudraient 1,7 milliard dans 30 ans. Voilà donc un premier cadeau de 1,5 milliard. » [1]Plus coûteux encore, il y a l’électricité. Alors que les centrales qui entreront en opération à partir de 2010 produiront de l’électricité à 0,10 $ le kWh, Québec s’engage à livrer cette même électricité à Alcoa à moins de 0,04 $ le kWh. Qui paiera la différence ? Les Hydro-Québécois.L’an dernier, deux économistes réputés de l’Université Laval, MM. Bélanger et Bernard, avaient évalué à quelque 336 000 $ par emploi, par année, pendant 30 ans, le coût de l’aide consentie à Alcan, au Saguenay.aucun engagement à transformer sur place les (millions) tonnes d’aluminium produites ». L’entente de cette semaine est de la même eau.On a longtemps reproché au premier ministre Duplessis d’avoir littéralement donné le fer de la Côte-Nord aux grandes multinationales. L’entente que vient de conclure le gouvernement Charest avec Alcoa est encore pire. C’est comme si en plus de donner le minerai, nous devions aussi payer pour construire la mine, les voies ferrées et les installations portuaires, et ensuite assumer la moitié des coûts d’exploitation de toutes ces installations. C’est-à-dire une situation coloniale en pire !À la fin de 2006, à peu près la même chose s’est passée avec Alcan à qui notre gouvernement à Québec a consenti un prêt sans intérêt de 400 millions de dollars pendant 30 ans une somme qui s’ajoute aussi à la dette publique. À cela s’ajoute une « aide fiscale » de 110 millions à laquelle se greffent des crédits d'impôt de recherche et développement dont le montant est inconnu. De plus, on prolonge jusqu'en 2058 le bail qui autorise Alcan à produire elle-même de l'électricité sur la rivière Péribonka. Québec a aussi accepté de rouvrir un autre contrat pour prolonger une entente qui force Hydro-Québec à fournir un bloc de 348 MW de puissance jusqu'en 2045 au tarif de grande puissance indexé selon une formule qui place Alcan à l'abri d'éventuels chocs tarifaires. » [2] Sans compter que ces grandes compagnies étrangères ne paient pratiquement pas d’impôt comme une étude approfondie vient de le démontrer… [3, 4]Plus colonisé que ça, tu meurs… Pendant ce temps, le gouvernement de l’Alberta engrange des milliards parce qu’il sait conclure les PARTENARIATS qui s’imposent et prélever des redevances sur les ressources de son sous-sol. Quand aurons-nous des dirigeants compétents qui concluront des partenariats profitables au lieu de faire des cadeaux aux riches étrangers, des dirigeants qui encourageront les Québécois à prendre le contrôle de leurs affaires afin qu’on puisse se payer des services de qualité ?Jean-Luc Dion
[1] Éditorial de Jean-Robert Sansfaçon, Le Devoir, 5 mars 2008.[3] « Près de la moitié des sociétés publiques paient moins de 20 % d'impôt », La Presse can., 5 mars 2008.[4] « Un cadeau de 140 M$ par année à Alcan », Le Soleil - samedi 16 décembre 2006
Le 11 mars 2011, on lit ceci au sujet d'un certain « plan Nord » dont personne ne sait rien :
(...) Dans La Presse Affaires :
Une aide du Plan Nord??
LabMag et KéMag rassemblent des réserves de 5,6 milliards de tonnes de fer, à une teneur d'environ 30?%. Si tout va comme prévu, Taconite pourrait entrer en production en 2016 ou 2017.
D'ici peu, le gouvernement québécois dévoilera son Plan Nord, qui pourrait contenir certaines mesures pour le développement des infrastructures nécessaires à Taconite. Mais pour le transport du concentré, Québec pourrait vouloir favoriser le chemin de fer, plus créateur d'emploi qu'un pipeline.
«Nous ne savons pas à quoi nous attendre de ce plan, dit Robert Martin. Le gouvernement nous dit qu'il est intéressé à aider. Pour n'importe quel projet qui sera bon pour le Québec, qui apportera des bénéfices à l'ensemble de la population, je pense qu'ils vont aider.» New Millennium, une société exploitée à partir de Montréal, a fait toutes ses études sans considérer l'aide gouvernementale.
Une nouvelle affaire du genre « gaz de schiste » ou « Alcan » qui se trame ? Une nouvelle passe où l'on nationalise les frais d'infrastructure et privatise les profits ??? À surveiller de près !
Jean-Luc Dion
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