Document envoyé à M. Bernard Drainville, député de Marie-Victorin à la suite d'une rencontre et de sa prise de position publique subséquente...
_______________________________________________________
28 juin 2009
Cher monsieur Drainville,Je me permets de vous transmettre un petit dossier contenant une réponse claire à votre position rendue publique dans une lettre au début de mai. On peut y lire une analyse lucide de Robert Laplante, directeur de la revue L'Action Nationale, que je partage entièrement. Un extrait :
Dans cette affaire grave, le Parti Québécois de Lucien Bouchard s'est complètement fourvoyé à mon humble avis et s'est aliéné une forte proportion de nos compatriotes en donnant à la minorité anglaise ségrégationniste 50% du budget, c.-à-d. 10 fois plus qu'à la majorité.« Il y a dans le dossier du CHUM un fatalisme malsain qui tient essentiellement de la conduite hystérique dictée par une censure fondatrice : il n’y a pas de place pour deux centres hospitaliers universitaires de cette envergure à Montréal et rien ne justifie le dédoublement, sinon le refus de poser le dossier dans sa dimension essentielle, la dimension nationale. Le partage des fonds publics à 50-50 entre les projets de McGill et de l’Université de Montréal est une injustice rhodésienne. Le Québec n’a pas les moyens de se payer un tel attelage. Il ne devrait y avoir qu’un seul centre. Nous finançons un apartheid sophistiqué. Rien ne justifie une telle allocation des ressources, une telle surpondération du financement de l’institution anglaise. C’est lui conférer un avantage indu. Il n’y a deux projets que pour perpétuer le développement séparé, pour conforter la minorité dans ses privilèges et lui éviter de se repenser dans le développement national. Il n’y en a deux que pour laisser McGill en marge et garder les institutions anglophones satellites dans un refus d’intégration. L’argent englouti pour financer deux bureaucraties et des tonnes de béton ne servira pas au développement de la recherche, il ne servira pas à revitaliser un système en voie d’implosion. Il servira d’abord à tenir le CHUM dans l’indigence, à le condamner à mal servir la majorité et à refuser de faire de la médecine francophone le centre de gravité de notre système de santé.»
et l'erreur se poursuit...
On s'illusionne gravement dans cette affaire en pensant gagner des votes anglophones...
Message transmis le 21 août 2008
Pour bien comprendre le sens de l'éditorial de Robert Laplante transmis hier, « L'obscénité et le financement de l'apartheid » (ci-dessous), il faut être bien au courant de la triste affaire CHUM-CUSM et avoir lu l'article publié dans Le Devoir le 20 août qui n'était pas annexé par erreur (voir clic).
L'annonce de ce matin, 21 août, dans Le Devoir, fait déborder le vase...
Résultat de tout ce cafouillage... CHUM : ZÉRO
Dès le départ, il ne fallait créer qu'UN SEUL centre de recherche médical universitaire, mais nos politiciens de deux sous ont cédé à la pression des groupes de pression anglophones.
Le CUSM recevra 250 millions
- Aux 100 millions du Fonds canadien pour l'innovation (FCI)
s'ajoutent 150 millions de Québec et de mécènes
Devoir Le Édition du jeudi 21 août 2008
Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule dans l'univers du Centre université McGill et de son Institut de recherche. Le gouvernement du Québec, pour 100 millions de dollars, et des mécènes, pour 50 millions de dollars, ajouteront leur contribution à celle, de 100 millions, du Fonds canadien pour l'innovation (FCI), ont confirmé hier ses dirigeants.
(...)
20 août 2008
Sujet d'une actualité scandaleuse qui témoigne d'une incurie et d'une lâcheté remarquable de la part de nos administrateurs de tout poil et de nos « élites » démissionnaires...
Le numéro de septembre 2008 de L’Action nationale sera disponible le 4 septembre.
L’Action nationale — Septembre 2008
Éditorial
L’obscénité et le financement de l’apartheid
Robert Laplante
20-08-2008
Sur une autre illustration de la turpitude qui nous détruit...Le dossier du CHUM n’en finit pas de s’alourdir sans que rien ne parvienne à troubler le silence assourdissant qui le recouvre de toutes les censures. Plombé par le dogmatisme des PPP, lesté par les jeux de coulisses et l’opacité de gouvernance, le projet du CHUM a d’ores et déjà basculé dans l’ordre du scandale. Nous avons appris en plein mois de juillet que les coûts de construction du centre de recherche étaient passés de 280 millions à 320 millions de dollars, que le nouveau ministre s’offrait la tête du directeur général, que la Fondation canadienne pour l’innovation avait rejeté la demande de financement malgré que le Fonds de recherche en santé du Québec ait qualifié d’exceptionnel le dossier du programme de recherche. À cela se rajoutaient les récriminations des architectes e t ingénieurs qui veulent récupérer des honoraires pendant que les hypothèses de report d’échéancier nourrissent les paris les plus cyniques. Mais personne ne siffle la fin de la récréation, personne ne demande que lumière soit faite en notre Assemblée nationale. Rien n’ébranlera donc jamais les colonnes du temple de la démission collective.
Pendant ce temps, même opacité du côté du CUSM, mais avec de bonnes nouvelles : la Fondation canadienne de l’innovation va lui accorder sa demande de financement. Quelle surprise ! Les scientifiques du CHUM en sont restés pantois, incapables de s’expliquer l’écart d’appréciation entre la FCI et le FRSQ. Dans les médias la chose a été présentée comme un si mple fait administratif. Canada knows best ! Toronto a fait son choix. La condescendance d’un côté, la résignation de l’autre, ainsi en va-t-il de la logique du consentement à l’auto-mutilation. La médecine francophone et ses institutions se laissent amputer sans mot dire. Et pourtant la Fondation canadienne de l’innovation, ce n’est rien d’autre qu’un bidule pour contourner les choix démocratiques du Québec, un instrument d’aliénation, une patente concoctée pour nourrir l’establishment canadian avec des fonds publics sans reddition de compte pour ce qu’une petite élite cooptée décide de faire avec nos impôts. Un projet majeur pour le devenir de la médecine québécoise est déstabilisé par un conseil étranger et personne ne pose la question de la légitimité de la Fondation ? Too bad… Et pu is, après tout ce n’est pas si grave, on a déjà connu de plus grosses pertes, rien ne sert de s’alarmer, on finira bien par trouver un moyen de moyenner.
Il y a dans le dossier du CHUM un fatalisme malsain qui tient essentiellement de la conduite hystérique dictée par une censure fondatrice : il n’y a pas de place pour deux centres hospitaliers universitaires de cette envergure à Montréal et rien ne justifie le dédoublement, sinon le refus de poser le dossier dans sa dimension essentielle, la dimension nationale. Le partage des fonds publics à 50-50 entre les projets de McGill et de l’Université de Montréal est une injustice rhodésienne. Le Québec n’a pas les moyens de se payer un tel attelage. Il ne devrait y avoir qu’un seul centre. Nous finançons un apartheid sophistiqué. Rien ne justifie une telle allocation des ressources, une telle surpondération du financement de l’institution anglaise. C’est lui conférer un avantage indu. Il n’y a deux projets que pour perpétuer le développement séparé, pour conforter la minorité dans ses privilèges et lui éviter de se repenser dans le développement national. Il n’y en a deux que pour laisser McGill en marge et garder les institutions anglophones satellites dans un refus d’intégration. L’argent englouti pour financer deux bureaucraties et des tonnes de béton ne servira pas au développement de la recherche, il ne servira pas à revitaliser un système en voie d’implosion. Il servira d’abord à tenir le CHUM dans l’indigence, à le condamner à mal servir la majorité et à refuser de faire de la médecine francophone le centre de gravité de notre système de santé.
Les chiffres ne servent à rien ici : l’Université de Montréal forme plus de médecins qui resteront et pratiqueront au Québec, la démographie ne justifie pas le dédoublement des services pédiatriques, le déséquilibre linguistique qui sera accentué par une telle hypertrophie des institutions anglophones, les tableaux, les graphiques, les tendances, rien n’y fait. Toucher au CUSM, c’est se livrer à quelque chose d’obscène : reconfigurer les institutions en fonction d’une mission nationale charpentée sur le fait français majoritaire, ce serait affirmer une gouverne nationale. La « province » s’y refuse.
En tout cas, une très large part de son élite économique et politique est prête à tout bazarder pour continuer de cacher ce sein qu’on ne saurait voir. Les dépassements de coûts, les retards d’exécution, les conflits administratifs, le gaspillage des dédoublements, rien de tout cela ne suffit à ébranler le refus de voir la seule conclusion qui s’impose. Il n’y aura pas deux centres, les milliards s’envolent trop rapidement pour qu’on puisse y croire. Il finira par n’y en avoir qu’un seul, bien enrobé dans le compromis bilingue et la suprématie accordée à McGill qui aura le fair play de concéder des prix de consolation pour la médecine francophone vouée aux affaires locales. Il y a les institutions de classe mondiale et les autres, you know. Haussements d’épaules dans les cocktails, sourires embarrassés et blagues plates pour mieux faire passer l’autodénigrement, il faut bien s’installer dans la médiocrité et le plus tôt sera le mieux.
C’est la démission, le refus d’arrêter tout ce cirque avant que l’irrémédiable n’arrive. Il faudrait reprendre tout ça. Assumer les pertes encourues et redresser les choses nous coûterait malgré tout moins cher. Mais c’est trop exiger, c’est déjà trop dire. Les choses ne se passent pas ainsi dans un régime de renoncement à soi-même. Le consensus de l’élite servile ou velléitaire se fait plutôt sur une rengaine pour tenter de se convaincre qu’à défaut de servir un destin national, le projet aura au moins généré des occasions d’affaires, quitte à les payer du prix de formidables embardées administratives et financières. Rien n’est trop cher pour préserver la pudeur. Notre existence nationale est vraiment devenue obscène. --
http://www.action-nationale.qc.ca/
revue@action-nationale.qc.ca
--
Surveillez vos dentiers !Au rythme où Ottawa et ses thuriféraires pratiquent le nation building canadian en faisant main basse sur notre passé, en trafiquant notre histoire pour qu’elle serve leurs intérêts, en jonglant avec les dates et les lieux pour leur faire dire le contraire de ce qui fut et de ce qui est, je conseillerais à celles et à ceux qui ont un dentier de se méfier et d’être prudents : les choses étant ce qu’elles sont, rien ne garantit qu’ils ne partiront pas avec, s’ils pensent que cela pourrait leur être utile !Les récentes festivités soulignant le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec ont été le théâtre de ce qui a ressemblé par moments à un immense opéra bouffe, mieux encore à une farce, ces petites comédies toutes simples qu’on jouait sur les parvis des cathédrales et des églises au Moyen Âge.
(...)
Lire la suite à : clic
Sincèrement,
Jean-Luc Dion
Titulaire retraité et professeur associé
Dép. de Génie électrique et Génie informatique
Université du Québec à Trois-Rivières
------------------------------------------------------------
L'accusé de réception du bureau de M. Drainville...:
Monsieur Dion,
Nous vous remercions pour votre commentaire ainsi que pour les articles envoyés.Meilleures salutations,Marie-Hélène TremblayAdjointe, aile parlementaireBureau du député de Marie-Victorin
Autrement dit : « cause toujours mon lapin, nous allons continuer de vous raconter des histoires qui mènent nulle part...»
* * * * * * * * * * * *
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire