GNL-Québec / Énergie Saguenay (*)
Un projet
irrationnel et non écologique
Le gaz naturel liquéfié (GNL) est produit à partir de
gaz naturel, par cryogénie, et nécessite une température de −163 °C. C'est un
procédé très consommateur d'énergie, même si son efficacité a été
considérablement améliorée au cours des années [[1]].
On veut amener ce gaz dans un tuyau de Fort McMurray en Alberta sur plus de
4000 km jusqu’à Saguenay au Québec où une usine serait construite pour le
liquéfier, de même qu’un port pour l’expédier à l’étranger par bateau méthanier.
Un méthanier comporte plusieurs réservoirs et sa
cargaison peut actuellement atteindre plus de 150 000 mètres cubes de GNL. Le
volume du méthane à l'état gazeux est égal à 600 fois son volume à l'état
liquide, à pression atmosphérique. 150 000 m3, c’est le volume
d’une sphère de 66 m de diamètre, ou d’un cube de 53 m de côté… À l’état
gazeux, c’est donc un cube de 445 m de côté, soit près de 90 millions de
m3 ou 90 milliards de litres ! Un tel bateau qui
s’enflammerait accidentellement sur la rivière Saguenay est presque comparable
à une petite bombe atomique. Et il en circulerait près de 300 par année
sur notre magnifique rivière.
Comme bien d’autres, ce projet risque de nous coûter
très cher de tous points de vue, alors que nous avons des projets énormément
plus profitables à réaliser, en mines et métallurgie par exemple. Les gros
intérêts américains qui sont largement derrière auraient récemment réussi à
embarquer des investisseurs québécois pour plusieurs millions, sans parler de
notre gouvernement et d’Hydro-Québec qui pourraient y engouffrer plusieurs
centaines de millions de dollars, en plus de gaspiller nos réserves d’énergie
électrique, sans considérations sérieuses pour notre territoire et notre
avenir. Notons que ces investisseurs seront nécessairement amenés à devenir des
lobbyistes dans le but de sauver leur mise, à l’exclusion de toute autre
considération… [[2]]
On pourrait sans doute démontrer que ce projet est
fou du point de vue énergétique : l'énergie dépensée dans tout le processus,
est très probablement bien supérieure à celle qu'on récupère par la combustion
du gaz en bout de ligne ! Même le PLQ est maintenant opposé à ce projet ! Voici
une liste des principales dépenses d’énergie :
·
L'énergie dépensée pour construire tout le matériel
d'extraction à la source;
·
L'énergie dépensée pour extraire le gaz et le
comprimer;
·
L'énergie dépensée pour fabriquer les tuyaux du
gazoduc, les transporter, les installer, les souder, etc.;
·
L’énergie de prétraitement ou purification;
·
L'énergie dépensée pour pomper le gaz et le
faire circuler dans le gazoduc;
·
L’énergie et les ressources dépensées pour
construire l’usine et le port à Saguenay;
·
L'énergie dépensée (énorme) pour liquéfier le
gaz à la réception.
·
L'énergie dépensée pour fabriquer le navire;
·
L'énergie dépensée pour pomper le gaz dans le
navire;
·
L'énergie dépensée pour propulser le navire du
départ à l'arrivée;
·
L'énergie dépensée pour pomper le gaz liquéfié,
du navire aux réservoirs;
·
L'énergie dépensée pour réfrigérer le gaz
liquéfié;
·
L'énergie dépensée pour transporter le gaz
liquéfié jusqu'aux lieux d'utilisation;
·
L’énergie dépensée pour retourner le GNL à
l’état gazeux;
·
L'énergie et les ressources dépensée pour
fabriquer les camions et les trains requis...
C'est sans compter les diverses ressources naturelles
requises pour fabriquer tous les éléments de cette chaine (métaux divers, etc.)
et l'énergie dépensée pour les transformer... De plus, ce gaz est tout
probablement extrait par fracturation hydraulique qui est, comme on le sait, une
abomination pour les nappes phréatiques, sources d’eau potable.
C'est aussi sans parler les fuites de gaz (surtout du
méthane) toujours présentes et pratiquement incontrôlables dans ces
installations, de la source au lieu d’utilisation. Or, ce gaz est au moins 20
fois pire que le gaz carbonique au plan du réchauffement climatique...
C'est un des pires cas d'exploitation d'une ressource
énergétique, avec un rendement négatif qu'on camoufle de toutes les façons
possibles, en attribuant au gaz un valeur 'écologique' et même ‘bio-écologique’
en changeant le nom du projet de GNL Québec en Symbio Infrastructure [[3]].
Un mensonge éhonté dans les conditions décrites. Alors, qui est perdant dans ce
projet ?
Et, finalement, la pollution et les divers dégâts
produits par tout ça, dont la perte de la magnifique rivière Saguenay comme
site naturel incomparable, et la disparition probable des bélugas et autres
espèces rares! Quelqu'un a déjà écrit : « la véritable énergie 'verte' est
celle qu'on n'utilise pas ».
Nous avons la chance au Québec d'avoir des barrages
hydroélectriques qui nous fournissent vraiment l'énergie électrique la plus
écologique possible. Mais il faut se préoccuper sérieusement en haut lieu que
nos surplus ne soient pas dilapidés à rabais au profit de nos voisins du sud et
de projets tordus, alors que nous avons la possibilité de l'utiliser beaucoup
plus pour nous chauffer, chauffer des serres pour produire la majorité de nos
fruits et légumes, au lieu de les importes du bout du monde... Etc... Tout un
autre débat !
1 commentaire:
Jean-Luc,
Me permets-tu de partager su Facebook?
Michel Neveu
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