Nos ancêtres
avaient parfois de drôles d'idées quand il s'agissait de
nommer des
personnes ou des lieux...
Par bonheur, nous sommes relativement épargnés au
Québec. Oh! il y a
bien des « Couillard » (voir ci-dessous), mais on n'y
prête plus
attention depuis que nous savons qu'un ancêtre à presque
tous au 17e
siècle
s'appelait Guillaume Couillard...
Par ailleurs, on trouve ici pas mal de parents de langue
française qui
affublent leurs petits de noms qui les désigneront comme
anglophones
pendant toute leur vie : Jeffrey, Stephen, Jennifer, Kimberley et
autres
William et Megan...
JLD
DRÔLES
DE NOMS
Relevé des noms bizarres :
D'après : « Laissez parler les noms ! » de Jean-Louis
Beaucarnot (Editions J.C. Lattès – 2004)
Nota
: Tous les noms cités ci-après sont
rigoureusement authentiques
(JL Beaucarnot étant un éminent
généalogiste, reconnu pour son sérieux
et sa compétence ..)
Voir : http://www.beaucarnot-genealogie.com/contenu/index.php
Lieux : Toponymes
200 Morvandiaux vivent à Poil ! Depuis des
générations, le village
morvandiau de Poil déclenche les rires et les farces. Au XIX
siècle,
Paul Birault, journaliste au quotidien de droite "L'Eclair" avait
monté
un canular en invitant les députés socialistes au nom
d'un soi-disant
Comité d'Initiative du Centenaire d'Hégésippe
Simon, à assister à
l'inauguration de sa statue dans son village natal de Poil, dans la
Nièvre. Beaucoup ayant répondu qu'ils se feraient un
devoir d'être ce
jour-là "à Poil", leurs lettres avaient été
publiées dans l'hilarité
générale ..
Nos ancêtres n'avaient pas peur du pittoresque :
l'essentiel était
d'être concret et évocateur. Certains noms de lieux
indiquaient tout
simplement la pauvreté des terres : à l'opposé des
Coutures, dénommant
de bonnes "cultures" et des terres fertiles, le sol des trois communes
nommées Crévecoeur étaient ingrats "à en
crever le cœur ..". Plusieurs
communes et lieux-dits, nommés Grattepanche, en Picardie et dans
le
Nord, réduisaient ceux qui en cultivaient le sol à se
gratter la panse
pour mieux tromper la faim .. et il semble bien qu'à Maurepas,
on n'ait
jamais fait que de .. mauvais repas ..
D'autres fois, l'étymologie est bien
éloignée du sens apparent,
comme :
Bagnols : du latin balneolum, désignant une baignade ou des
bains;
Bédouin (84) vient d'un ancien Bet-Win germanique;
Bonnétable : désignait un lieu favorable à
l'élevage,
Bosc-Bordel (76) : vient de bosc, bois et de borde,
désignant une cabane en planches;
Cerqueux, Cerqus, Serqueux .. sont des déformations de cercueil
et
évoquent d'anciennes nécropoles, comme c'est notamment le
cas de
Cercueil dans la Meurthe-et-Moselle;
Chilleur-au-Bois (45) : provient de callius durum, la
forteresse de Callius ..;
Connaux (30) : étymologie obscure (colline ou nom d'homme
?);
Corps-Nuds (35) : vient d'une ancienne cornuta villa, la
villa de Cornutus ..
Cosne-sur-Loire : vient d'un ancien condate désignant un
confluent .;
Croth (27) et Crottes (45) : viennent d'une ancienne
grotte..;
Cucuron : de cuq rond, montagne arrondie ;
Fessey-Dessus et Fessey-Dessous (70) vient de fagus, le
hêtre ;
Froidevaux (25) : désignant une vallée froide ;
Grand-Cœur (73) vient d'une grande cour ;
La
Queue (-Les Yvelines, en Brie) : désignant des terres
allongées, en forme de queue;
Longjumeau : à l'origine Noviomagos
devint au fil des siècles Nogernellum, d'où son nouveau
nom, par
influence du latin gemellum, jumeau;
Lhuitre (10) : vient de Lustrios, nom d'homme gallo-romain;
Lorgies (62) : vient de l'orge (noter à proximité de
cette commune, un
hameau nommé "L'Aventure");
Millevaches (19) : vient du gaulois mello (hauteur) et du bas-latin
vacua (vide), et non mille vaqua (mille sources);
Montcucq (46) : est un parfait pléonasme, puisque cucq signifie
montagne en préceltique;
Montrelet (80) : vient d'une déformation de menestreau
(monastère);
Plurien (29) : signifie plu (paroisse) de Saint Rihen (saint breton) –
NB.- on dit plou, au pluriel;
Poil (58) : vient du latin podium (hauteur);
autrement dit .. des cols .. (!);
Saint-Merd (19, 23) : déformation de .. Mard, contraction de
Médard;
Saint-Michel-Chef-Chef : en référence à l'ancien
pays de Cheveché;
Sainte-Verge (79) : était le nom d'une sainte locale,
bergère des
environs de Thouars;
Six-Fours : est une déformation de six forts;
Tournedos (27) et Tournedoz (25) : déformation, pour l'une, de
Tourtenot, et évocation, pour l'autre, d'une déroute
militaire ..
Vertus (51) : en référence au dieu gaulois Virotutes
(à notre, dans son
voisinage, la commune de Bergères-
Les-Vertus, où se trouve une ancienne bergerie, et un lieu-dit
nommé
Trécon, d'étymologie inconnue ..);
Vilaines (72 ..) : déformation de villa (village gallo-romain).
Voulez-vous des photos de Nus ?
Gag classique dans la Loire : la vente de "photos artistiques de Nus",
que certains amateurs n'hésitent pas à acheter, sans
imaginer qu'ils ne
recevront que de banales photos de paysages de campagne, montrant
évidemment le hameau de ce nom, situé sur la commune de
Périgneux.
Les surnoms devenus noms de famille
Cocu, Cochon, Bordel, Labitte, Putin, Crétin : tels sont
quelques-uns
des patronymes dont le Conseil d'Etat a permis de se défaire.
Depuis que la loi du 11 germinal an XI (1° avril 1803), a
autorisé à
demander de changer de nom, quelque 35.000 à 40.000 personnes
ont tenté
de l'utiliser, pour faire sinon peau neuve, du moins nom nouveau.
Chaque année, quelque 1.200 à 1.300 dossiers parviennent
à la direction
des Affaires civiles et du Sceau, au ministère de la justice,
qui a
charges
de les instruire, et environ 900 d'entre elles aboutissent.
Si certains noms pourtant curieux, comme Departout, Halle-Halle,
Tête-d'Hiver, Serbource ou Apoil n'ont pas l'air d'avoir
posé de
problèmes puisqu'ils n'ont jamais conduit leurs porteurs
à solliciter
un changement officiel, beaucoup d'autres semblent traumatisants. Ce
sont en effet près d'un millier de noms qui ont atterri un jour
ou
l'autre sur les bureaux des services spécialisés de la
place Vendôme,
et certains plus que d'autres.
Le record incontesté est celui de Cocu, avec quelques 500
demandes,
soit environ 5% des sollicitations. Suivent Cochon et Bordel, avec
quelque 250 demandes, Labitte (150), Putin, Crétin puis d'autres
patronymes insolites, parmi lesquels de forts pelotons de Vachier,
Boudin, Couillard, Sallaud, Couillon, Cornichon, comme les plus rares :
Chaucouillon, Seichpine ou Pudéba. La liste est d'autant plus
longue
que la politique du Conseil d'Etat a évolué dans un sens
plus libéral,
le conduisant ainsi à accepter la demande motivée d'un
monsieur Loiseau
..
Les demandes de changement de noms, jugés ridicules ou
grossiers,
représentent, bon an, mal an, environ un tiers des dossiers. En
tête,
viennent ceux évoquant les malheurs conjugaux. Ils sont peu
nombreux,
mais représentent à eux seuls 13% des cas, avec
essentiellement Cocu et
ses variantes (Cocut, Cocus, Le Cocu ..), Mon(t)Coqut, Cornard ou
Bétacorne ..
Suivent les noms qui paraissent se rapporter au sexe (12% des cas),
à
commencer par Bitte, Mabit et Labitte, Massebout, Verge, Pine et
Lapine, Queue, Pénis ou Zizi, auxquels on associera de moins
évidents :
Queulevée, Petitqueux, Bitaudeau, Bitaubec, Pinocheau,
Seichepine,
Cerqueux, Malmonté ..
A un autre niveau, on trouvera Couille, Couillard, Couillon, Couilbaud
ou Couillebaud, des Cascouille et jusqu'à un pauvre Belpaire qui
a dû
souvent entendre "de quoi ?". On trouve enfin des Con, suivi d'une
tripotée de Sicon, Cecon, Troccon, souvent d'origine
étrangère, de
Bescon, Biscon, Francon, Blancon, Convert, Concarré, et Jolicon
..!
D'autres noms sont suggestifs malgré eux. Si on trouve de plus
en plus
de requêtes de Gay, de Pédé, de Pédal, ou
d'Homo, on rencontre aussi
des Branle, Pornot, Bezecourt, Besoli et des noms d'origines arabes
comme Yalibez, Elbez, Elkouk, ou bien Tapin, Vierge, Pussault,
Levrette, et Chaucouillon ! Et, n'est-ce pas difficile pour une dame de
s'appeler un
jour Mme Grue, Putin, Laputte, Catin, Lagarce ou Saloppe, Moru,
Maquerel ou Pucelle ?
D'autres noms sonnent comme des injures, et ceux-là ont
évolué avec les
époques. Si au XIX° siècle on trouve beaucoup de
patronymes comme
Coquin ou Filou, considérés comme des injures
suprêmes, on cherche plus
volontiers aujourd'hui a se débarrasser de Bordel,
Crétin, Salaud ou
Salligot, de Conard ou Connardeau, Corniaud, Duballet, ou de cet
insolite Espeisse, qui doit lui aussi amener l'éternelle
question : "de
quoi ?". Et, sincèrement, vous imaginez-vous répondant
à un agent de
police qui vous demande votre nom : Tabouche, Connard, Vieillepeau,
Moncus ou Vachier ? ..
Mais la liste la plus longue est constituée par les noms
à relent
scatologique (18% des cas ..) . A côté des rares Caca,
Merdier, Crotte,
et Lacrotte, ce sont de très nombreux Boudin, des Fumier,
Dufumier, et
Taillefumier, qui, comme tout ce qui rappelle de près ou de loin
le
verbe "chier" est souvent jeté aux orties (Chier, Chion,
Chigros,
Chivert, et Chirouge, Pourchier, Vachier ..). Suivent les Pet,
Pété,
Pételat, Pératé et Salpéteur, les Pipi,
Lapisse, Jurine et Lhurine. Les
nombreux Taillefesse, Lafaysse et Mafféis sont talonnés
par les Trou,
Dutrou, Lanusse, et Hanus, ou encore Lecul, Cuq, Cucuroze, Cuvert,
Cudorge, Courcu, Curon, Moncu et Moncus, Cubeau et Boccu, Sercu,
Briscul, Cussec, Chocu, Cuplin et Demoncul(d), sans parler de
l'impossible Barrocu, de l'italien Puddu ou de l'arménien
Kupeyan ..
De la tête aux pieds, beaucoup de patronymes semblent desservir
le
physique de leur porteur. Que ce soit de façon
générale, comme Laid,
Hideux, LeHideux, Moche ou Vilain, ou plus détaillée.
Ainsi Tronche,
Latronche, Pouilleux, Porteperruque, Chaudoreille, Ouvreloeil (à
qui
l'on doit toujours ajouter "et le bon !"), Vieilledent, les nombreux
Bellegueul(l)e picards, Malfait, Groslard, Bonichon, Teton, Grossein,
Courgenouil, Longjarret et Courtecuisse, à Piedplat,
Piederrière,
Piedbois ou Piedvache..
D'autres, dont le physique est épargné, souffrent
davantage au moral.
Ainsi les Nigaud, Sinoquet, Tokar, Ballot, Barjot, Simplet, Sot ou
Sossotte, Toqué, Crétin, Secrétin ou
Boncrétin, Corniaud, les
impossibles Petitballot, ou Franquenouille, ou pour les dames,
Bécasse,
Gaudiche ou Piquée ..
Pas facile non plus d'être M. Malcuit, Pourry, Dumolard,
Grosmolard,
Patrac, Vieillepeau, Crassous, Peudecoeur, Braillard, Faignant,
Demeuré, Puant, Menteur, ou pire, d'être Truant, Tueur ou
Assassinat !
Imaginez la gêne de MM. Gueux, Galleux, Légout ou de Mme.
Pudébat !
Sans parler des Lanouille, Hénouille, Bloqué,
Coincé, Meurdefaim ou
encore de ces Négrate ou Le Négrate, qui dès
qu'ils se présentent
s'entendent
demander "Voulez-vous mon mouchoir ?.." Impossible pour un homme de se
nommer Fillette ou Minette, comme pour une femme, d'être Mme
Trouée,
Lacruche,
Tarte, Dondon, Bobonne ou Boniche ..
On se déleste ainsi de noms qui semblent dénoncer des
tendances à la
boisson, ainsi Podevin, Sacavin, Soulard, Pissevin, et Meurdesoif, de
ceux qui évoquent la mort, et qui refroidissent leurs porteurs,
comme
Mort, Lamort, Lemort, Beaumort, Crevé, Le Crevé, et
Croquemort,
Cercueil, Morgue, Décès et surtout Cimetièrre et
Ducimetièrre, et aussi
de tous les noms d'oiseaux ou d'animaux, fort nombreux (16% des cas
..).
Le record de la catégorie est détenu par Cochon, auquel
on doit ajouter
tous les Cauchon, Cochonneau, Cochonnet, Le Cochonnec et Ricochon,
Porc, Le Porc comme les Truye, Pourceau et Gorret. Suivent les Vache,
Lavache, Veaux et Leveau, Grandvaux, Quatrevaux, Piedvache, Porteboeuf,
Torcheboeuf ou Cœur-de-Vache. Côté jardin, voici les
Cornichon, Fayot
ou
Faillot, Melon, Navet, Potiron, Lapoire, et jusqu'à un inattendu
Poircuitte .. D'autres perles ? Voici encore Nébuleux,
Croquevieille,
Reveillechien, Grattepain, Pandouille, Gros-Bidet, Bouffechoux,
Trompesauce, Rabatjoie, Troisoeufs, Aimelafille et Infortuné.
On rencontre encore des Inconnu, des Personne et des Anonyme, comme on
trouve des "M" à La Réunion et nos S.N.P.
algériens. On se souvient
alors de l'histoire que l'on raconte de ce malheureux M. Trognon, qui,
voulant changer de nom, se désespérait. En ôtant le
"t", on avait
Rognon, ôtant le "tr", c'était Ognon, ôtant le "O",
Gnon, sans le "g",
Non, sans le "n",
le pronom neutre On, enfin sans le "0", on arrivait à l'anonyme
"N" !..
Ces noms pour le moins pittoresques font régulièrement
l'objet
d'articles de journaux et d'émissions, provoquant autant de
crises de
fou-rire.. Mais "Honni soit qui mal y pense" : la plupart de ces
patronymes n'ont jamais voulu dire ce qu'ils nous suggèrent
aujourd'hui.
Ainsi "Cocu" qui détient le record, ne vient que d'un
ancêtre ayant une
"coque", autrement dit une bosse. Bordel ne vient que d'une petite
"borde" ou "borda" ancien nom d'une cabane .., Crétin
vient de
"Chrétien", forme ancienne de notre prénom "Christian"..
Pareillement, Baudet et Boudin ne sont autres que de ces classiques
"aphérèses", comme Catin n'était que le diminutif
de Catherine, Nigaud
celui de Nicomède, Guenon celui de Huguenon (diminutif de
Huges..). Le
curieux lorrain Hannus est tout simplement le diminutif du latin
Johannus, forme savante de notre prénom Jean, comme le
champenois Merda
est une contraction locale de Médard. Bonnichon vient de
Benichon,
diminutif de Benoît, et le bizarre Sinoquet est le diminutif d'un
prénommé Sénoc, d'après le nom d'un
personnage biblique.
Beaucoup de ces noms étaient aussi des noms de baptême
germaniques, que
l'on a vite oubliés : Connart vient ainsi d'un vieux Con-hardt,
signifiant initialement "brave et fort", comme Salaud, qui n'est apparu
dans notre langue et sous son sens actuel qu'en 1581, vient d'un
Salawald, signifiant "la maison qui gouverne"..
Pareillement, Torcheboeuf était le nom d'un conducteur d'un
attelage de
bœufs; Villain ne se rapportait à rien d'autre qu'à
l'habitant d'une
"villa" gallo-romaine (à l'origine du mot "village") et
Salpêteur à un
fabricant de ..salpêtre .. L'ancêtre des Grandvaux habitait
une grande
vallée, celui des Malmonté, près d'une mauvaise
montée, et les aïeux
des Bézecourt une ferme plantée de .. bouleaux..Le mot
breton Bescon
désignait un vicomte, le gascon Lanusse une lande sèche,
le savoyard
Molard un terrain élevé, l'auvergnat Vaysset venant de
l'ancien nom du
noisetier tandis que le flamand Vandeputte (ou Van der Putten) est
l'équivalent de notre ...Dupuis d'ailleurs.
Dans 3 à 4% des cas, la demande de changement de nom tient au
fait
d'une homonymie dérangeante. Si la réussite de certains
de ses membres
peut rejaillir sur toute une famille, il arrive, à l'inverse
qu'un nom
ait éclaboussé l'un de ses porteurs au point de devenir
insupportable.
Au début du XX° siècle, on compta plusieurs demandes
de Kayser (à cause
de Guillaume II ..), ainsi que plusieurs Boche, Bosch et Bauch. Plus
tard, ce fut le cas des Alsaciens nommés Führer et d'une
dizaine
d'Hitler. Dans les années 20, les Landru y passèrent,
comme le feront
les Bonot, les Petiot, les Bony, les Lafont, au temps où leurs
tristes
homonymes firent parler d'eux. On trouve enfin
régulièrement des
demandes émanant de dénommés Poubelle, qui ne
semblent pas apprécier
outre mesure l'intervention de leur homonyme préfet de Paris.
Dans tous les cas, celui qui aura été autorisé
à changer de nom le sera
du même coup à en prendre un autre, ce qu'il fera
généralement en
prenant un nom déjà existant. Ce sera souvent celui de sa
mère –
environ 60% des cas – ou de son conjoint, ou parfois un nom proche du
sien (Taulard devenant Allard, Lagarce devenant Lagarde, Nichon
devenant
Michon ou Catin devenant Cotin, Claudeau devenant Cladeau). Parfois, on
en forgera un de toutes pièces. Ainsi M.Civet, en troquant son
patronyme au profit de Cievet et M. Laperruque en devenant Lapeyraque,
créeront deux nouveaux patronymes, qui continues à
être portés.
Si changer de nom n'est pas une décision facile à
prendre, en prendre
un autre ne l'est pas non plus ..
Le choix est laissé libre, à condition que le nouveau
remédie à la
situation et ne constitue pas une fin en soi pour le requérant.
Pas
question pour un M. Mouton d'en profiter pour
récupérer un nom connu,
comme Chirac, Lavoisier, Mauriac ou Halliday ..
L'affaire n'est jamais simple. Perdre son nom, c'est un peu
perdre une
partie de soi-même, et le réflexe le plus fréquent
semble donc être
d'assurer une certaine continuité. Le plus souvent, on se
contentera de
modifier quelques lettres. On fait de Putin, Patin, de Potin, Mutin ou
Hutin, de Crétin, Crépin, de Cudelou, Dudelou, ou de
Labitte, Lafitte.
On s'attache à conserver la consonance : Cocu devient
Cossu, Cotu,
Cochon devient Cochin, Conchon, Cosson ..; Torcheboeuf, Roqueboeuf,
Landru, Ledru, ou Coquillette, Covillette .. Sallope s'en sort par une
inversion, en devenant Saulappe. On n'imagine pas, enfin, la magie
d'une simple cédille, si chère à certains
Françon ou Coçu ..
Compte tenu de l'impact de l'orthographe et de l'importance
accordée à
l'aspect extérieur des noms de famille, voilà autant de
boucliers qui
se révèlent parfaitement efficaces, témoins les
homonymes du truand Max
Frérot, qui changèrent leur nom pour celui de
Frérault.
L'important finalement, semble être avant tout de conserver
quelque
chose de son nom d'origine. M. Infortuné devient Fortin, M.
Poisvert,
Verpois, M. Maître-d'Hotel, Dhotel, M. Petitqueux, Petit, M.
Meurdesoif, Meuray, M. Belleverge, Belleval, M. Demonculd, Demont, ou
M.Cornichon,
Cornic.
"Au fond de mon cœur et de mes tripes, je ne pouvais me résoudre
à en
changer. J'ai modifié une seule lettre" avoue un ex. M. Vachier.
Ce
sont
sans doute les mêmes raisons qui poussèrent M. Grenouille
à devenir
...M. Delétang !
Par le biais du changement de nom, quelques centaines de noms nouveaux
verront ainsi le jour.
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