Traduction - Translate

lundi 23 novembre 2009

NOUVELLE INGÉRENCE INACCEPTABLE...


Une question très actuelle...



Devrait-on obliger les allophones et les francophones
à fréquenter les cégeps en français?


C’était la question du jour de Cyberpresse le 22 novembre 2009.


Lire mon commentaire à la fin.
JL Dion


***
« L’importance d’agir »

Phase 2 de la campagne contre le jugement de la Cour suprême invalidant la Loi 104

Le 29 novembre prochain, à 13 h 00

Au Motel Royal La Barre, 2019, boul. Taschereau à Longueuil
Le Mouvement Montérégie français (MMF) vous invite à la phase deux de la campagne contre le jugement de la Cour suprême invalidant la Loi 104. Il s’agit du rassemblement soulignant le lancement officiel du Mouvement Montérégie français qui aura lieu le 29 novembre prochain à 13 h, au Motel Royal La Barre, 2019, boul. Taschereau à Longueuil.

Parmi les orateurs, nous aurons entre autres :
Michel GAGNON, président du MMF Montérégie,
Yves BEAUCHEMIN, écrivain,
Maria MOURANI, députée du Bloc Québécois,
Pierre CURZI, député du Parti Québécois,
Mario BEAULIEU, président de la SSJBM
Yvon SYLVA appuiera la manifestation avec des chansons de Félix Leclerc

La loi 104 a été adoptée à l'unanimité en 2002 par l’Assemblée nationale, mais la Cour suprême du Canada a déclaré inconstitutionnelles ces dispositions ajoutées à la Loi 101 et a donné un an au gouvernement du Québec pour les modifier. Le gouvernement du Québec, les partis d'opposition, les grandes centrales syndicales et plusieurs organismes de défense du français ont décrié cette décision du plus haut tribunal.

Établi au printemps 2009, le Mouvement Montérégie français a pour mission mission est de défendre et promouvoir le français en Montérégie, de participer à l’accueil et à la francisation des nouveaux arrivants.


********

Nous avons besoin d'un coup de main pour la campagne contre cet infâme jugement de la Cour suprême. Vous avez quelques heures à consacrer au MMF et un don à investir pour un Québec français? Engagez-vous et donnez généreusement! Appelez au 514-843-8851, poste 241 pour nous faire-part de vos disponibilités et … faites un don en ligne!

http://www.montrealfrancais.info/devenir_benevole



Pour avoir un aperçu de cette affaire, on peut commencer par lire cet éditorial du quotidien Le Devoir de Montréal :
«
La Cour suprême et la loi 104 - Coup dur »
Commentaire :

Bien sûr, aucun Québécois qui se respecte ne peut accepter l'ingérence de cette cour dans nos affaires.

La raison essentielle étant qu'elle n'a formellement aucune légitimité. En effet, le Québec n'a jamais accepté la constitution imposée en 1982 par le gouvernement canadien qui réduit unilatéralement les pouvoirs du Québec.

Il faut même reconnaitre que le Québec, par le fait même, n'est plus formellement partie de cette « fédération » canadienne qui est de plus en plus unitaire et anglophone. C'est notre indétermination actuelle qui fait que nous nous comportons comme si nous en faisions partie.

La constitution d'un État démocratique doit être acceptée très majoritairement par les citoyens, sinon elle est invalide. Or, elle a été rejetée à la quasi unanimité par notre Assemblée nationale.

Malheureusement, le gouvernement actuel du Québec qui a été élu par moins de 25% des électeurs en 2008 se montre toujours prêt à accepter ce que lui impose l'oligarchie « ottawaise ».

Cette situation ne saurait durer beaucoup plus longtemps sans de graves conséquences sur l'avenir de notre nation et de notre État, les seuls de langue française en Amérique du Nord.

Il convient donc de dénoncer avec vigueur cette ingérence comme totalement inacceptable et insultante, car elle sape les fondements de la démocratie au Québec. Il faut surtout agir.

Toutefois, je suis d'avis que l'obligation pour les allophones et les francophones de fréquenter les cégeps de langue française ne règle aucunement le problème de fond du Québec.

En effet, le problème est que le français, bien que seule langue officielle, n'est pas actuellement ESSENTIEL pour vivre et travailler au Québec, au même titre que l'anglais dans les provinces anglaises ou aux États-Unis. Si tant d'immigrés vont grossir d'une façon tout à fait aberrante des institutions telles que le cégep Dawson, et les universités Concordia et McGill, c'est qu'ils ne perçoivent pas la connaissance et l'usage du français comme essentiels. D'autre part, beaucoup trop de francophones,
par un malheureux réflexe d'aliénation culturelle, insistent pour leur parler anglais ! [*]

C'est même le message que leur envoie notre gouvernement en leur fournissant des services bilingues à tous, en violation de la Charte de la Langue française, une loi fondamentale.

Il est donc urgent que tous les francophones se comportent d'une façon digne en parlant poliment un français de qualité avec TOUS les Québécois et PARTOUT, en TOUTES CIRCONSTANCES.

Il est tout aussi urgent que notre gouvernement rétablisse la Charte de la Langue française dans son intégrité et surtout, la fasse respecter.
Jean-Luc Dion

[*] À ce sujet, il faut lire le texte admirable d'un Québécois originaire d'Argentine,
révolté par cette attitude servile et bête :

La loi rapaillée
Facundo Medina
Source : Le Devoir (clic), mardi 17 novembre 2009

Extrait :

«
Il y a dix ans que je suis arrivé au Québec. Ce ne fut pas un choix fait au hasard. J'ai choisi le Québec parce qu'on y parle le français, et le Québec m'a choisi pour la même raison. En Argentine, j'avais aussi étudié l'anglais. En fait, j'ai fait une partie de mon éducation universitaire dans un établissement anglophone. Pour moi, parler l'anglais, c'est une richesse et un atout.

Mais je n'aurais jamais le culot de demander aux Québécois de payer de leur poche pour l'éducation de mes enfants dans une langue autre que la langue officielle instituée par la loi 101. Ma conception de la démocratie diffère alors foncièrement de celle de mes collègues et amis. Il ne s'agit pas de mettre à genoux un peuple et un gouvernement pour faire valoir un droit individuel, mais de respecter une loi et une langue choisies et valorisées par l'écrasante majorité des francophones. De toute évidence, les juges de la Cour suprême n'ont pas été du même avis.
(...) »
Il faut aussi lire le texte de Louis Préfontaine qui lui fait suite : clic :

« (...) Je rêve du jour où l’exception ne sera pas un immigrant qui s’intègre à notre culture, mais le contraire.
Je rêve du jour où les Québécois, suffisamment fiers de ce qu’ils sont et insensibles aux critiques ancestrales dont on les affuble s’ils osent relever le menton, se donnent les moyens d’assurer la pérennité de leur langue en la parlant partout, en toutes circonstances.
Je rêve du jour où ils se donneront un pays non pas seulement pour avoir leur nom sur la « mappe », mais pour se débarrasser d’institutions contrôlantes et méprisantes de ce qu’ils sont.
Je rêve du jour où nous cesserons de financer avec nos deniers publics l’apprentissage d’une langue autre que le français.
Je rêve du jour où nous nous respecterons assez pour assurer notre survie.
»
Et celui de ce journaliste anglophone qui vient de terminer un cours intensif de français à Montréal :

L'anglo de Saint-Pierre
Ean Higgins

Le Devoir -- lundi 24 août 2009, p. a6

Que dois-je faire pour persuader les Québécois francophones de parler en français lorsque je m'adresse à eux?
Même si c'est, dans la plupart des cas, une politesse, il devient gênant pour un Anglo qui vient de finir un cours de français de plus haut niveau, quand il essaye d'utiliser la langue nationale du Québec, de constater qu'un francophone lui réponde en anglais.
Je suis tout à fait d'accord avec ceux qui dénoncent le fait qu'il existe plusieurs entreprises sur le Plateau Mont-Royal, à Montréal, où on ne peut pas être servi en français, car le propriétaire ou les employés ne le parlent pas. Mais il est ironique qu'un anglophone soit dérangé par cet illogisme.
Pour échapper à mon agacement, j'ai développé quelques tactiques. L'une d'entre elles est très simple: je continue mon boniment en français, quoi qu'il arrive.
Par exemple, l'autre jour, je suis allé au bureau de la Régie de l'assurance maladie du Québec, afin de renouveler ma carte, après avoir vécu trente ans en Australie. J'ai commencé à parler en français, mais la dame m'a répondu en anglais. J'ai fait semblant de n'avoir entendu que du français. C'était une petite victoire: elle a finalement daigné me parler dans la langue nationale.
«Est-ce que vous avez un bail?», m'a-t-elle demandé. «Je ne sais pas, Madame. Attendez, je vais consulter Le Petit Robert pour trouver le mot "bail"... Le voilà! Oui, bien sûr, Madame, j'ai un bail.»
Comme journaliste, je tiens au principe qu'il faut gêner les fonctionnaires le plus souvent possible, et c'était amusant de déranger cette femme ayant une fonction officielle. J'ai fait la même chose quand je suis rentré une fois de New York. À l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, j'ai insisté pour parler avec les agents de l'immigration en français. Alors, ils m'ont emmené dans une salle d'interrogatoire et m'ont cuisiné pendant une heure, mais, à contrecoeur, en français, la langue nationale du Québec.
Mais cette tactique est un tantinet trop agressive pour la soutenir dans la vie quotidienne. J'ai donc expérimenté d'autres stratégies. Quand, dans un dépanneur, par exemple, on m'a répondu en anglais, j'ai dit: «Désolé, Monsieur, mais je ne parle pas très bien l'anglais, car je viens d'Ukraine.»
C'était efficace, parce que rares sont ceux qui connaissent l'accent ukrainien. Aussi, en comparaison avec les Hollandais ou les Suédois, par exemple, il est crédible - grâce à la loi 101 - qu'un Ukrainien parle le français, mais pas l'anglais. Triste, mais personne n'a poussé la conversation pour me demander: «Comment c'est la vie en Ukraine?»
Donc, j'ai trouvé une autre stratégie, beaucoup plus satisfaisante. «Désolé, Mademoiselle, mais je ne parle pas très bien l'anglais; je viens de Saint-Pierre et Miquelon.» Je crois que cela va être plus utile pour développer des conversations avec les Québécois et Québécoises francophones dans les bars.
«Bien sûr, Mademoiselle, c'est un accent très étrange. Vous savez, nous descendons des Basques et des Bretons.» (J'ai trouvé cette explication sur Internet.) «Donc, Mademoiselle, même les Français de la métropole trouvent que c'est un accent bizarre.»
D'ailleurs, si on fait une erreur grammaticale, et que la Québécoise me corrige, on peut dire: «Mademoiselle, je trouve ça très intéressant; nous devons avoir quelques nuances en grammaire qui sont uniques à Saint-Pierre et Miquelon.»
J'ai l'intention de traîner avec moi un exemplaire du Monde, pour l'emporter aux bars, et - si j'en trouve un - un livre concernant Saint-Pierre et Miquelon avec beaucoup de grandes illustrations, pour rendre mon histoire plus crédible.
Comme ça, je pourrais aussi dire: «Alors, Mademoiselle, peut-être voudriez-vous me rendre visite pour voir cette excellente description de ces belles îles françaises où je vis? Je me présente: je m'appelle Alexis de Tocqueville.» Tout simplement - il faut le dire - pour pratiquer la langue nationale.
Ean Higgins : Journaliste qui vient de terminer un cours intensif de français à l'Université McGill
© 2009 Le Devoir. Tous droits réservés.
Numéro de document : news·20090824·LE·263881



Le correspondant européen à Paris du Devoir, Christian Rioux, a relevé des faits très intéressants sur la question...:


L'exception québécoise

Christian Rioux Le Devoir -- 30 octobre 2009

En février 2008, alors qu'il était chef de l'opposition, Mario Dumont avait fait escale à Paris avant de s'envoler pour Barcelone. C'était l'époque où il s'était mis dans la tête de prêcher le modèle catalan au Québec. Cette étrange idée lui avait probablement été soufflée par le brillant universitaire Guy Laforest, qui s'était lui aussi entiché de la Catalogne. Ceux qui connaissent cette région autonome du nord-est de l'Espagne savent pourtant que, depuis trois décennies, c'est plutôt la Catalogne qui s'est inspirée du Québec dans ses lois linguistiques ou pour le doublage des films.

Sans qu'on ait jamais vraiment compris pourquoi, Mario Dumont rêvait de renverser l'équation. Sur un ton espiègle, je l'avoue, j'avais donc posé la question suivante: «Si la Catalogne représente un exemple pour le Québec, quand proposerez-vous l'application de la loi 101 au cégep? Chacun sait qu'en Catalogne, l'enseignement est en catalan de la maternelle à l'université.»

Mesurant soudainement le terrain glissant sur lequel il s'était engagé, le chef de l'opposition avait eu un moment d'hésitation. Puis, il avait détourné le regard avant de trouver une esquive. Et pourtant, s'il est un domaine où la Catalogne pourrait nous inspirer, c'est bien celui-là. Même si les Catalans dits de souche ne représentent plus que 50 % de la population, le système scolaire, lui, est en catalan jusqu'à l'université. Dans un tel contexte, vous comprendrez que les largesses de nos collèges, qui permettent à 41 % des collégiens issus de l'immigration de s'angliciser aux frais de l'État, passeraient pour de la folie pure.

Lorsqu'on l'examine à partir de l'étranger, l'idée d'appliquer la loi 101 aux collèges est loin d'être l'hérésie que certains dénoncent chez nous. On pourrait même dire que cette façon de faire est devenue la norme dans les fédérations modernes où coexistent plusieurs nations.

Prenez la Belgique. Dans les années 80, le pays n'a retrouvé une certaine paix qu'en appliquant un strict régime de séparation linguistique. Je ne dis pas que la situation est aujourd'hui idéale, mais au moins on ne s'affronte plus dans les rues. À l'exception de certaines communes dites «à facilités», l'école est en néerlandais en Flandre et en français en Wallonie. Et ce régime s'étend jusqu'à l'université. En 1968, l'éclatement de l'Université de Louvain, entre sa partie francophone (maintenant à Louvain-la-Neuve) et sa partie flamande, avait fait grand bruit. Elle est aujourd'hui considérée comme normale et l'idée ne viendrait à personne de revenir au libre choix.

Seul Bruxelles, considéré comme un district bilingue, jouit de la liberté de choix. Or cette «liberté» a toujours joué contre les Flamands qui, en moins d'un siècle, y sont devenus une minorité. Malgré un certain regain des écoles flamandes ces dernières années, la plupart des immigrants qui vivent à Bruxelles choisissent la langue dominante, le français, contribuant ainsi à la minorisation des Flamands dans leur propre capitale. L'exemple n'est-il pas éloquent pour Montréal?

On pourrait aussi parler de la Suisse, où chaque canton administre ses écoles dans sa langue. Vue sous cet angle, la minorité anglophone du Québec est certainement la plus choyée du monde. Elle jouit de beaucoup plus d'«accommodements raisonnables» — que l'on me pardonne l'expression — que les Castillans en Catalogne, les Wallons en Flandres et les Suisses alémaniques en Suisse romande. Cette tolérance honore les Québécois, mais de là à pousser la naïveté jusqu'à financer l'anglicisation des immigrants qui fréquentent le cégep, il y a une marge que ni les Suisses, ni les Flamands, ni les Catalans ne seraient prêts à franchir.

Vu d'Europe, un dernier élément rend la situation des cégeps québécois parfaitement incongrue. Partout, l'enseignement collégial fait dorénavant partie de l'enseignement de base. En France, c'est 80 % d'une classe d'âge qui devrait bientôt obtenir le diplôme collégial. Il y a longtemps que le collège n'est plus considéré comme un niveau complémentaire, bien qu'il ne fasse pas entièrement partie de la scolarité obligatoire. C'est pourquoi, contrairement à l'université, le collège conserve dans de nombreux pays (dont le Québec) un fort tronc commun dispensant un enseignement jugé essentiel pour tous. Il ne viendrait pas à l'idée d'un Catalan ou d'un Flamand qu'un immigrant puisse s'intégrer correctement et occuper des postes de responsabilité sans avoir suivi, par exemple, les cours de littérature, d'histoire et de philosophie que dispensent les collèges catalans et flamands. Bref, sans communier à la culture de la majorité qui s'acquiert en bonne partie au collège. De plus, on ne fera croire à personne qu'un collégien qui étudie en anglais parle aussi bien notre langue que celui qui étudie en français. Le français parlé par nos élites est-il à ce point satisfaisant que nous puissions dispenser 41 % des immigrants et 4 % des francophones des cours et de la pratique du français offerts dans les cégeps francophones?

Dans le débat qui s'amorce, nombreux sont ceux qui brandiront la liberté de choix linguistique au collège comme un principe universel et intouchable. Sachons que, dans ce domaine, c'est plutôt le Québec qui fait figure d'exception.


crioux@ledevoir.com
Pr Jean-Luc Dion, ing., D. Sc.
Titulaire retraité et professeur associé
Dép. de Génie électrique et Génie informatique
Université du Québec à Trois-Rivières

* * *
Découvrez un valeureux pionnier :

Tony Le Sauteur

Le parcours d'un combattant
(clic)

De l'indépendance du Québec

à la protection de l'environnement

Plus de 50 années de combat!

Découvrez de nombreux récits
sur les actions fondatrices
de ces héros méconnus :
http://tonylesauteur.com/xinde.htm

* * *
DEMAIN – Hymne au Québec
* * *

* * *

Aucun commentaire: