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samedi 15 janvier 2011

UN MARCHÉ DE DUPES...

 

GAZ DE « SCHISTE »
UN MARCHÉ DE DUPES AUX LOURDES CONSÉQUENCES ?


On sait maintenant hors de tout doute que l'exploration et l’exploitation de puits de gaz de shale ou de schiste par « fracturation » utilisent des quantités phénoménales d’eau propre : chaque puits peut en requérir environ 20 millions de litres. À cette eau on ajoute jusqu’à plus de 200 composés chimiques plus ou moins toxiques et cancérigènes dont la quantité totale peut atteindre 200 tonnes pour chaque puits ! Chaque entreprise gazière utilise ses propres produits chimiques dont la liste est secrète pour des raisons techniques. Seulement quelques dizaines sont connus [1]. Selon le «U.S. Departement of Energy» : 

« Le plus grand volume de déchets, autour de 98%, est associé aux eaux usées de la production de pétrole et de gaz. On note aussi que les eaux usées provenant de l’extraction du gaz, comme à Dimock, Pennsylvanie, sont souvent 10 fois plus toxiques que celles provenant de la production de pétrole. Elles peuvent contenir de fortes concentrations de sels et acides divers, du benzène, toluène, éthylbenzène, xylène, polyéthylène glycol, etc., des produits radioactifs et bien d’autres composés hautement toxiques…» [2, 3].

Il est bien connu que les composés organiques toxiques tels que le toluène et le xylène en faibles proportions dans l’eau sont relativement difficiles à neutraliser ou décomposer sans moyens spéciaux. Du point de vue toxicité, après ingestion, inhalation ou contact, ils se distribuent dans tout le corps et se fixent dans divers organes, particulièrement le cerveau où les effets peuvent être très graves sur de longues périodes [4]. Pour des renseignements sérieux et une vidéo très intéressante, voir :      
http://www.endocrinedisruption.org/
Or, nous avons appris récemment avec surprise que des compagnies gazières, en majorité étrangères, s’apprêtent à creuser éventuellement des centaines sinon des milliers de puits sur les terres agricoles de chaque côté du Saint-Laurent, et sans que les municipalités soient consultées dans de nombreux cas. Chaque jour qui passe nous apprend des bribes de ce qui se préparait en coulisse entre ces entreprises et notre gouvernement. Plusieurs hauts fonctionnaires, anciens ministres ou députés libéraux sont même passés au service de ces gazières qui travaillent dans l’ombre depuis quelques années ! L’intérêt des citoyens ? Connait pas !
Mais ! Certains aveugles pourraient s’en réjouir, nous venons d’apprendre que le comité exécutif de Trois-Rivières a passé, il y a plus de trois ans, un contrat fort discret avec la gazière Talisman à l’effet de traiter dans nos installations des milliers de mètres cubes (16 000 ?) d’eau contaminée au cours de la « fracturation » du schiste (ou shale) sur la rive sud : même nos conseillers municipaux n’avaient entendu qu’une rumeur. On conviendra facilement que le montant 192 000$ est assez ridicule pour un tel travail spécialisé qui n’avait jamais été fait par nos services d’épuration. Or, il est bien connu que les systèmes d'épuration d'eau municipaux ne peuvent que dégrader la matière organique ordinaire : on ne peut pas neutraliser la quasi-totalité des centaines de composés chimiques que contiennent les eaux de fracturation...
Cette somme est probablement à l’image des maigres redevances hypothétiques que pourraient verser ces gazières qui nous exploitent en vertu de la même loi coloniale des mines datant de 1885. En effet, on sait depuis les révélations du Vérificateur général du Québec au printemps 2009 que, non seulement les millions de tonnes de minerais extraites chaque année sur le territoire québécois ne nous rapportent RIEN, mais elles nous COÛTENT cher en services de toutes sortes fournis par l’État. On aurait apprécié que nos « élites » municipales se comportent comme celles de la ville de Pittsburgh (Pennsylvanie) qui a interdit par règlement l’exploration des « gaz de schiste » sur son territoire considérant tous les impacts négatifs sur l’environnement et la santé publique après une étude sérieuse [5]
Exigeons un moratoire afin d’étudier sérieusement la question !



[2] Dr Peter Gleick, « What the frack? Poisoning our water in the name of energy profits »,
http://www.sfgate.com/cgi-bin/blogs/gleick/detail?entry_id=52322#ixzz17O4Ic3e2.
[3] « A White Paper Describing Produced Water from Production of Crude Oil, Natural Gas,, and Coal Bed Methane », U.S. Dept. of Energy, http://www.fossil.energy.gov/programs/oilgas/publications/environment_otherpubs/prodwaterpaper.pdf
[4] « Le toluène, l'éthylbenzène et les xylènes »,
http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/water-eau/toluene/index-fra.php
« Soil guideline values for toluene contamination », Agence environnementale, Royaume Uni, déc. 2004.
http://www.google.ca/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=0CB8QhgIwAA&url=http%3A%2F%2Fwww.clarrc.ed.ac.uk%2Findex.php%3Foption%3Dcom_docman%26task%3Ddown%26bid%3D29&rct=j&q=tolu%C3%A8ne%20d%C3%A9contamination&ei=35r9TLyeLMKAlAf32YXRCA&usg=AFQjCNHeeCOqqmkJwQ1q1caVO7aab40ZuA&sig2=CnSE7-p76_0imz5jVRzDew&cad=rja
« Drinking Water Contaminants- Xylene », APEC Water Systems,
http://www.freedrinkingwater.com/water-contamination/xylene-contaminants-removal-water.htm
«Toxicity of topical polyethylene glycol »,
Toxicology and Applied Pharmacology, V. 65, num. 2, 1982, Pages 329-335
[5] « Pittsburgh dit non aux gaz de schiste », Le Devoir, 23 novembre 2010.


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LE DEVOIR  -  1910-2010
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DEMAIN – Hymne au Québec
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« Ce qui nous laisse petits,
c'est la peur de devenir grands »
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